En 2006, le président de la République avait fixé à la SNCF et à la RATP l’objectif de ne plus dépendre du pétrole d’ici 20 ans, exprimant l’ambition de répondre au défi du développement durable et de préparer à l’ère de « l’après pétrole ». Jacques Chirac avait affirmé : « La RATP et la SNCF ne devront plus consommer une goutte de pétrole d'ici vingt ans ». Dominique Perben avait lancé avec la SNCF et la RATP les travaux qui visent à atteindre ces objectifs et avait participé le 30 mai 2006 à la Gare de l'Est au lancement de l'expérimentation d'autorails SNCF fonctionnant au biocarburant (diester). D'après le ministère de l'Ecologie, tous les modes de transport doivent en effet améliorer leurs performances environnementales et diversifier leur bouquet énergétique. Cette question est d’autant plus cruciale pour les transports en commun qu’ils constitueront le socle de la demande supplémentaire de mobilité. Dans ce domaine, les entreprises publiques ont naturellement un rôle exemplaire à jouer.

Démarches engagées à la SNCF

En France, la traction ferroviaire est assurée à 77% par l’électricité et 23% par le gazole ; le mode ferroviaire représente 0,5% du pétrole utilisé par les transports. Même si l’électrification des lignes, du ressort de Réseau Ferré de France, se poursuit, l’électrification générale du réseau ne peut être un objectif économiquement réaliste. Une part de traction non électrique subsistera donc. Le parc des engins Diesel utilise aujourd’hui le même carburant que le routier : 1% de diester ajouté dans le gazole. Les deux premières actions à court terme sont le renforcement des programmes d’économies d’énergie en cours (conduite économique) et le développement du recours aux biocarburants. La SNCF a ainsi lancé plusieurs chantiers :

  • appliquer par anticipation la réglementation de 2010 qui prévoit une utilisation de 6% de biodiesel dans le gazole,
  • tester en 2006 et 2007 l’utilisation d’un carburant contenant 20 à 30% de biocarburants sur un parc d’une trentaine de locomotives,
  • mettre au point un moteur de locomotive alimenté à 100% par du biocarburant : il s’agit d’un projet intitulé OZONE (« Orientation Zero Oil for New Energies ») visant à valider la faisabilité du fonctionnement au biodiesel 100% des engins ferroviaires de la SNCF. L’objectif est de faire rouler deux locomotives au biodiesel 100% dès 2008.

La SNCF va également reprendre des études sur la faisabilité de l’utilisation du gaz pétrole ou du biogaz. Elle a lancé l’étude d’une locomotive hybride (batteries + moteur diesel) testée dès l’été 2006. Pour le plus long terme, le projet de pile à combustible s’inscrit dans le cadre du plan national de recherche sur cette technologie.

La SNCF s'intéresse aux biocarburants pour une question de prix mais aussi pour une question de protection de l'environnement : « Il y a un léger gain pour les particules, les hydrocarbures et le monoxyde de carbone. »

Démarches engagées à la RATP

L’ensemble du réseau de métro et de tramway étant électrique, les actions portent sur le réseau de bus. En 2004, l’énergie consommée par la RATP est estimée à 215 ktep (kilos tonnes équivalent pétrole) dont 30 % provient du gazole. Sur environ 4 100 bus, 44 roulent au diesel, 3 444 fonctionnent au gazole désulfuré et avec filtres à particules, 310 roulent à l’aquazole (émulsion d’eau et de gazole), 147 au gaz (dont 90 au GNV et 57 au GPL), 64 au diester et 12 à l’électricité. La RATP a lancé une campagne de communication à destination de ses 12 000 machinistes pour les inciter à adopter la « conduite confort » et réduire ainsi la consommation de carburant des autobus.

Suite aux objectifs fixés par le Président de la République, la RATP s’est engagée, à niveau d’offre et de service identique, à faire fonctionner le tiers de son parc avec 30% de biocarburant d’ici fin 2007, à obtenir l’indépendance énergétique vis-à-vis du pétrole d’ici 2026, en renouvelant le parc de bus par des matériels pouvant bénéficier des technologies de substitution du gazole. Pour cela, la RATP va accroître le nombre de bus en exploitation utilisant des biodiesel et les compléter par des véhicules neufs. Ces actions permettront une réduction de la consommation énergétique estimée à environ 10 % et une réduction des émissions de CO2 d’environ 35 ktep. La durée de vie des autobus étant de 15 ans, la totalité du parc actuel aura été naturellement renouvelée fin 2025. La transformation du parc de la RATP pourrait se faire de façon progressive au rythme des marchés et au fur à mesure des avancées technologiques. Les premiers autobus « zéro pétrole » devront être mis en service en 2011.

Source et Photo : ministère de l'Ecologie