Le blocage des raffineries et les pénuries qu'il entraîne génère parfois des situations rocambolesques. Ca râle du côté des automobilistes, bien sûr, mais aussi du côté des gérants de stations-services qui voient leurs bénéfices se réduire comme peau de chagrin. A Briançon, l'affaire a bien failli tourner au vinaigre, comme le relate un article du Dauphiné.


Daniel Picard gère une station-service Total à Briançon et n'a pas vu de camion de livraison depuis jeudi dernier. L'homme, qui commence à sentir les difficultés financières arriver et constate chaque jour les problèmes rencontrés par les habitants du coin, est ainsi franchement surpris lorsqu'il apprend que la station du supermarché voisin, gérée également par Total, s'apprête à recevoir un stock de carburant. Son sang ne fait alors qu'un tour et il décide de se rendre sur place pour être dépanné : « Les gens de la vallée sont bloqués. Vous vous rendez compte où il faut en arriver pour dépanner la clientèle ? En plus, j’ai des charges et un salaire à payer », expliquera-t-il au journal par la suite. Au volant de son camion, il décide alors de bloquer le transporteur jusqu'à qu'il soit dépanné en carburant. De son côté, la grande surface, qui compte bien ne pas se laisser faire, bloque à son tour le camion de livraison pour que ce dernier ne s'en aille pas sans l'avoir livrée. On imagine aisément l'agacement ressenti par les différentes parties impliquées à ce moment-là. Daniel, qui réclamait « un simple dépannage pour tenir deux jours », obtiendra finalement gain de cause après une bonne heure de négociations et repartira avec 5000 litres. Mais il ne décolère pas, et revendique un contrat de livraison avec Total qui fait preuve, selon lui, de favoritisme en établissant une liste de stations-services prioritaires dont il ne fait visiblement pas partie. Du côté de Total, on explique que les plus grosses cuves et les centre ville sont livrés en premier, tout en ne cachant pas une « certaine désorganisation » dans les approvisionnements.


Ce matin, les estimations faisaient état d'une station-service sur quatre souffrant de pénurie de carburant.