Le salon de Bruxelles vient d'ouvrir ses portes et déjà la polémique s'enflamme. Les trois constructeurs, Volvo, Saab et Ford, qui proposent sur le marché des modèles fonctionnant à l'E85 (mélange fait de 85 % de bioéthanol et de 15 % d'essence), ne sont pas contents. La raison ? Le retard pris par le gouvernement belge pour permettre la vente de ce carburant en Belgique. Disponible dans la plupart des pays voisins, il est toujours interdit de vente en Belgique, faute de norme et de défiscalisation, l'éthanol étant sinon taxé comme de l'alcool à consommer ! Après des années d'attente, le gouvernement belge a finalement accordé des quotas défiscalisés de biocarburants, attendant de disposer de capacités de production locales pour éviter toute importation. Résultat : si, en 2007, les trois usines désignées à Gand, Wanze et Alost produiront effectivement les 250 000 mètres cubes autorisés, ils ne pourront incorporer que 160 000 mètres cubes maximum de leur produit dans le carburant distribué en Belgique. La défiscalisation admet une proportion maximale de 7 % d'éthanol et les quantités d'essence vendues sont en baisse permanente. Les producteurs devront donc exporter le solde de leur produit ! Tout cela paraît bien trop long à Volvo, Saab et Ford et le font savoir au début du salon : les objectifs de l'Union européenne sont d'aboutir en 2010 à 5,75 % d'incorporation de biocarburants dans l'ensemble des carburants distribués (10 % en 2020). Venu soutenir l'initiative des constructeurs, l'actuel bourgmestre d'Auderghem et ancien ministre bruxellois de l'Environnement, Didier Gosuin, a déposé une proposition de dispenser les véhicules propres (biocarburants, gaz, électricité) de la taxe de mise en circulation : « Cela me semble une meilleure idée d'investir dans la voiture propre que d'acheter à prix d'or des pénalités en fonction de l'accord de Kyoto.»