Cela fait partie des principaux défauts des carburants d'origine végétale de première génération, on leur reproche communément d'empiéter sur le secteur de l'alimentation, ce qui ne manque pas de poser des problèmes de conscience. Mais la philosophie est en train de rencontrer la réalité : la France connaît en ce moment un épisode de sécheresse particulièrement sévère et les éleveurs de bétail s'inquiètent de la façon dont ils vont nourrir leurs cheptels. Une solution semble pour eux toute trouvée : se servir dans les stocks destinés à la production d'éthanol. 100 000 tonnes de blés attendraient ainsi d'être transformées en carburant.

Manger ou conduire ?

De leur côté cependant, les professionnels du secteur de l'agrocarburant n'ont pas le même avis sur la question et proposent plutôt de céder ce qui reste du blé après en avoir extrait l'alcool et qui demeure tout à fait satisfaisant pour en faire de la nourriture pour du bétail. Mais des 100 000 tonnes, il n'en restera plus que 60 000 une fois la transformation effectuée.

Statu quo pour l'instant donc, surtout qu'un conflit d'intérêt semble se profiler. Xavier Beulin, le président de la FNSEA qui est le premier syndicat agricole français, a en effet a en effet une seconde casquette : il dirige aussi un groupe, Sofiprotéol, qui s'occupe notamment de développer des carburants d'origine agricole. Quel lobby l'emportera ?

Source : Europe1