« L'enfer, c'est les autres », dit-on, et ça paraît presque évident quand on est un motard : plus petit donc moins visible, sur deux roues donc moins stable, sans carrosserie donc plus vulnérable, il semble à la merci des autres usagers de la route, à tel point qu'il y a 27 fois plus de risque de perdre la vie au guidon d'une moto qu'au volant d'une voiture, à nombre de kilomètres égal. Mais cette idée reçue non seulement tend un doigt accusateur vers l'automobiliste mais déresponsabilise le motard lui-même, le rendant moins attentif en l'absence de danger apparent. C'est la raison pour laquelle la Sécurité Routière a lancé une nouvelle campagne « à moto le plus grand danger, c'est de penser qu'il n'y en a pas ».

Les chiffres datant de 2011 parlent d'eux-mêmes : si 41 % des motards (308 personnes) décèdent à la suite d'une collision avec un autre véhicule, 34 % (259 personnes) perdent la vie suite à un accident sans tiers. Pas de changement de file impromptu en ville la semaine au petit matin sombre d'un jour d'hiver : 2 motards sur 3 trouvent la mort en rase campagne, 71,3 % de jour, 40 % le week-end et 46 % entre juin et septembre. Enfin, la majorité des victimes sont des hommes (94 %) conducteurs d'un deux roues à la cylindrée supérieure à 125 cm3.

La campagne d'information de la Sécurité Routière a débuté ce week-end à la télévision et sur internet.