Des nouvelles lois sur la sécurité maritime, examinées hier à Bruxelles au Parlement européen avant la première lecture en avril, ont pour objectif d'écarter les "bateaux-poubelles" des côtes de l'Europe. Les lois dites "Erika III" ont été soumises hier au vote des membres de la commission transport du Parlement. Malgré les catastrophes écologiques des dernières années -naufrages du pétrolier Erika en 1999 et du Prestige en 2002- beaucoup d'Etats membres font de la résistance dans un domaine traditionnellement peu soumis aux contraintes. Le Commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, a déclaré : "On ne va pas attendre une troisième catastrophe maritime pour prendre des dispositions. Je compte sur le soutien d'un vote très favorable du Parlement européen, en première lecture, pour mieux vaincre les réticences de certains gouvernements d'ici à la fin de l'année. Les deux précédents trains de mesures adoptés en l'espace de trois ans, "Erika I" et "Erika II", ont renforcé le contrôle des navires. Les pétroliers à simple coque transportant du pétrole ont été interdits en 2003 et une agence de sécurité maritime a été créée. La série de sept nouvelles directives (lois) en discussion actuellement va nettement plus loin, en voulant forcer les 27 à garantir le respect des règles internationales pour les navires inscrits sur leurs registres nationaux (pavillons). La Commission reprend à son compte les recommandations de sécurité de l'Organisation maritime internationale, mais elle veut les rendre "obligatoires" et plus complètes, quitte à introduire des sanctions. Les Etats membres qui abritent des bateaux médiocres sous leur pavillon doivent mettre de l'ordre." Dans le futur, Bruxelles souhaite inspecter collectivement 100% des navires faisant escale dans les ports de l'Union Européenne, en visant les navires les plus vétustes (25% de navires sont aujourd'hui inspectés par chaque Etat). La création d'une liste noire des compagnies maritimes est aussi envisagée. L'or noir ne devra plus être déversé dans la mer !