Décidément, l'ambiance au CNSR doit être chaude en ce moment. Les deux récents départs de Claudine Perez-Diat et Claude Got font largement réagir ce matin, à commencer par l'avocate Marseille Jehanne Collard, qui aide les victimes d'accidents de la route. Cette dernière a longuement commenté la démission des deux personnes citées-ci dessus chez Europe 1, et le moins que l'on puisse dire est qu'elle est remontée contre l'inactivité du gouvernement face à la montée de la mortalité routière.


« Le Français, jusqu'à ce qu'il se retrouve paralysé, tient à sa voiture plus que tout », affirmait l'avocate ce matin à la radio. Cette dernière parle de « barbarie » et en appelle « à tous les gens connus concernés par la sécurité routière : le gouvernement ne fait pas son travail ».


Encore une fois, une personnalité du monde de la sécurité routière se dresse face à la première hausse de la mortalité routière depuis 12 ans. Le problème est évidemment toujours aussi complexe et la science n'est pas exacte : la mortalité ne peut pas diminuer constamment et indéfiniment. Les mauvaises statistiques sont avant tout à mettre sur le dos de la responsabilité individuelle. La réponse répressive montre ses limites depuis déjà bien longtemps, et comme le disait si justement Brassens : « quand on est con, on est con ». L'adage s'applique bien entendu à l'automobiliste, au motard ou à d'autres conducteurs. Ce n'est certainement pas un radar, un contrôle mobile ou bien des sanctions plus sévères qui empêcheront les cons d'être cons, comme l'augmentation continuelle du tarif du paquet de cigarettes n'empêche pas le fumeur de fumer.


Justement, en parlant de fumeurs, la cigarette est bien plus meurtrière que le coup de raquette sur bitume. Le tabagisme fait 73 000 morts chaque année en France et l'alcoolisme 49 000, contre un peu plus de 3300 sur les routes. Il faudrait alors peut-être revoir les priorités : la sécurité routière n'en est plus une, quoi qu'en disent les partisans du clan Perrichon. Le parc automobile a explosé ces dernières années et la mortalité n'a cessé de baisser. Preuve en est qu'il s'est passé quelque chose. Finalement, la voiture est autant une arme que le paquet de cigarettes ou la bouteille. Sauf que le calibre de ces deux dernières est très largement supérieur et fait beaucoup plus de dégâts.