La question reste posée mais elle permet d’ores et déjà à un Claude Got adoubé comme spécialiste en sécurité routière de commenter : «on est dans une période de passivité face à ce problème, quand on ne fait rien, il n'y a pas de bons résultats.» On rappellera que l’intéressé à claquer la porte avec fracas du conseil national de sécurité routière (CNSR).

Comme première réponse, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a répondu : «on ne lutte pas contre les excès de vitesse avec des excès de langage». Ambiance !  Mais de quoi s’agit-il ? L'Inspection générale de l'administration (IGA), regrette un certain relâchement de la part de l'État et notamment le manque de collaboration entre les différents ministères en matière de sécurité routière. Un manque de volonté politique est carrément mentionné à l’aune d’une recommandation sur une meilleure mobilisation de la part des ministères de l'Environnement et de la Santé. Une remarque restée lettre morte.

Nous étions alors en 2014. Mais on en parle durant cet été 2015. Entre-temps, le nombre de morts sur les routes de France en 2014 a augmenté de 3,7 % par rapport à 2013. Pour sûr, les apparences sont contre les dirigeants. Au point que le premier des ministres Manuel Valls est sorti de sa réserve : «il faut éviter les polémiques stériles. La lutte contre l'insécurité routière et ses causes est une priorité pour nous. C'est vrai que nous sommes face à un défi important. C'est vrai que les chiffres ne sont pas bons, mais il est faux de dire que face à cette réalité nous n'avons pas pris la mesure des choses et que nous ne sommes pas dans l'action

L’occasion de rappeler l’annonce des 26 mesures de lutte contre l’insécurité routière, organisées autour de la prévention, de la protection des plus vulnérables, de la répression des infractions graves, et de l'amélioration de la sécurité des véhicules et des infrastructures routières. L’opportunité de préciser que 19 de ces 26 mesures annoncées en début d'année sont déjà mises en œuvre. Parmi elles: l'interdiction du kit mains libres, l'abaissement du taux d'alcoolémie pour les conducteurs débutants et la baisse expérimentale de la limitation de vitesse de 90km/h à 80 km/h sur quelques axes dangereux. Et puis, il y a aussi 14.000 gendarmes et policiers déployés sur les routes.

Alors ? Alors, comme le regrette le chef du gouvernement, il n’y a effectivement pas de solutions magiques pour résoudre ce problème. Tant pis pour les inconditionnels des radars. Mais de tout ceci, on va en reparler dès la rentrée. Manuel Valls  a annoncé la tenue "à la sortie de l'été" d'un comité interministériel de sécurité routière (CISR). Une première depuis mai 2011. Il était temps.