Un sacré chantier qu'il va falloir alimenter et qui a de quoi faire fondre quelques fusibles. Au reçu de l'intention, les professionnels concernés ont fait montre d'une belle courtoisie. Mais tous terminent leur réflexion de la même manière : c'est tout à fait impossible. Bravo pour le volontarisme, et bel enthousiasme devant cette perspective d'une mutation radicale de la flotte, mais ce n'est en rien « compatible avec les contraintes économiques actuelles pesant sur la profession réglementée des taxis », dixit un homme de l'art, le PDG de la société « Les Taxis bleus » Yann Ricordel.


Du côté de la Fédération nationale du Taxi (FNDT), on serait même un tantinet espiègle en rappelant que le marché ne fournira pas assez de modèles tandis que l'on insiste sur un présent où les taxis qui ont fait le choix de rouler avec des voitures hybrides essence-électricité sont pénalisés fiscalement, parce qu'on ne récupère pas la TVA sur l'essence contrairement au gazole. Un simple rappel au règlement fait à la Ministre.


Mais celle-ci n'en sera guère émue. Car, sans sourciller, elle a trouvé le financement de son projet. Pour que les taxis, véhicules de transport avec chauffeur (VTC) et loueurs à l'horizon 2020 roulent tous à l'électrique, il faudra que les agglomérations prennent leurs responsabilités. Et toc. Il est décidément bien vrai que les conseilleurs ne sont pas les payeurs.