L'ex-légende de la Formule 1 britannique est catégorique : « les femmes n'ont pas le mental suffisant » pour participer à une course, et encore moins gagner un Grand Prix de Formule 1. « Le champion sans couronne » (4 fois vice-champion du monde entre 1951 et 1962) s'exprimait hier sur les ondes de BBC Radio.

« Je pense qu'elles ont la force, mais je ne sais pas si elles ont l'aptitude mentale pour rouler à la dure, roue contre roue », a déclaré l'ancien vainqueur de Grand Prix (16 au total) Sir Stirling Moss. Des propos qui ont sans surprises suscité beaucoup de réactions.

Pour l’Écossaise Suzie Wolff, pilote de développement de l'écurie Williams, l'explication est toute simple. Sterling Moss est trop vieux (83 ans) pour assimiler une évolution de la société et notamment la capacité des femmes à s'imposer dans un monde d'hommes : « J'ai beaucoup de respect pour Sir Stirling et ce qu'il a fait, mais je pense que nous ne sommes pas de la même génération […] Pour Moss, il est incroyable qu'une femme puisse conduire une F1, et c'est assez juste, explique-t-elle: au temps où il courait, il mettait sa vie en jeu à chaque fois qu'il montait en voiture. Mais la F1 a fait d'énormes progrès technologiques, elle offre bien plus de sécurité ».

Malgré les convictions sincères de Suzie Wolff, force est de constater que le sport automobile en général et la Formule 1 en particulier restent résolument masculin. Dans l'histoire de la F1, seules 5 femmes ont participé à un Grand Prix et une seule, Maria « Lella » Lombardi, a marqué un point , c'était en 1972. Depuis, Giovanna Ammati, a participé à des essais sans parvenir à se qualifier pour une course. Cela remonte à plus de vingt ans, en 1992.

Aujourd'hui, trois femmes ont réussi à s'imposer dans le monde ultra-macho du sport automobile. L'Américaine Danica Patrick est la nouvelle coqueluche de la Nascar. Autant pour ses résultats (1ère femme à décrocher une pole position et 8e place aux 500 miles de Daytona en Floride) que pour sa plastique avantageuse. En Formule1, toujours pas de pilotes féminines mais deux femmes à des postes à responsabilité. Claire Williams est « Team Principal » adjointe de l'écurie fondée par son père, Franck Williams. Monisha Kaltenborn est elle actionnaire, directrice générale et « Team Principal » de l'écurie Sauber. La parité est donc encore loin d'être acquise...