Jusqu'à dimanche se tient la 16e Semaine de la courtoisie sur la route. Et si nous pointions ensemble les pires habitudes des automobilistes ?

Impatience, injures, gestes déplacés... La liste des choses à améliorer est longue pour bon nombre de conducteurs.

Dans son ouvrage Les petites incivilités sur la route*, l'auteur Christine Fournié recense nos pires comportements dans l'habitacle. Et selon le baromètre européen de la conduite responsable 2015 (IPSOS/Vinci Autoroutes), la situation est loin de s'améliorer.

 

Zoom sur les points à améliorer d'urgence, tant pour soi que pour la sécurité des autres.

 

·       L'usage du téléphone portable

D’après les chiffres de la Sécurité Routière, 1 accident de la route sur 10 est causé par l’utilisation du mobile en conduisant. Statistiquement, téléphoner au volant multiplie par 5 le risque d’accident... et consulter ou rédiger un SMS pendant son trajet le multiplie par 23.

De plus, selon le baromètre européen de la conduite responsable 2015, 50% des automobilistes reconnaissent téléphoner avec le kit main libre. Christine Fournié s'étonne : « Ils sont devenus esclaves de leur portable alors qu’il y a en réalité très peu des cas où l’on a besoin d’être joint ou d‘appeler quelqu’un en urgence. »

Mais il y a pire : la tendance du selfie... en conduisant. Provoquant de nombreux accidents, « c'est un effet de mode et un besoin de se mettre en scène sur les réseaux sociaux qui poussent à ces comportements à la fois affligeants et dangereux. »

 

·       L'agacement et les accès de colère

Le cliché du Français râleur a encore de beaux jours devant lui. Surtout lorsqu'il conduit ! Toujours selon le baromètre 2015, 66% des automobilistes déclarent insulter les usagers qui les gênent. 12% avouent même sortir de la voiture pour s'expliquer, et 49% disent se défouler régulièrement sur leur klaxon.

Christine Fournié relève un cruel manque de patience et un besoin d'exprimer sa frustration : « Ils ne supportent pas le moindre écart de conduite des autres et sont capables d’en venir très rapidement aux mains pour des broutilles. »

 

·       L'obsession du dépassement, ou ne pas supporter d'être derrière

Certains conducteurs veulent à tout prix être les premiers sur la route. Quitte à mettre la pression sur les autres, voire les pousser à la faute. L'auteure explique : « Parfois, je roule à 130 sur l’autoroute et un véhicule me fait un jeu de phares pour me signaler qu’il souhaite me dépasser. »

En même temps, suivre une personne qui refuse de rouler sur la voie de droite est assez exaspérant...

 

·       Condamner la voie de droite en circulant au milieu

En parlant de ça justement : 51% des Français avouent ne pas rouler à droite, préférant rester sur la voie du milieu. Fainéantise de se décaler à chaque voie d'insertion ou ego mal placé ?

Christine Fournié s'interroge avec humour : « Même s’il y a trois voies, on dirait au final qu’il y en a que deux. Difficile de savoir pourquoi les automobilistes ne veulent emprunter celle de droite: peut être souffrent-ils du syndrome du dernier de la classe et ne veulent-ils pas rouler dans la file des plus lents ?»

 

·       L'oubli du clignotant

Nous l'évoquions déjà dans les colonnes de Caradisiac : sur l'autoroute, 1/3 automobiliste n'utilise pas son clignotant pour signaler un changement de voie. Aujourd'hui, ils seraient même 8/10 à ne pas avertir les autres usagers de leur changement de direction, de file ou la sortie d'une place de stationnement, « sans doute par fainéantise » souligne l'auteur.

Un comportement à risques, potentiellement dangereux tant pour les autres automobilistes que pour les deux-roues, les cyclistes et les piétons.

 

·       Le non-respect des distance de sécurité

Plus des trois quarts des conducteurs français avouent ne pas respecter les distances de sécurité. S'il s'agit d'un manque d'attention pour 77% d'entre eux, 33% déclarent le faire pour mettre la pression aux véhicules qui les gênent !

 

·       Griller les stops

Toujours pour gagner du temps, il s'agit d'un comportement que l'on observe d'autant plus hors grandes agglomérations : « Les gens ne savent plus freiner, alors qu’ils ne gagneront au final que quelques secondes et risquent surtout de mettre leur vie et celle des autres en danger. »

 

·       Le non-respect des passages cloutés

Enfin, et toujours pour glaner quelques secondes sur leur trajet, les usagers accélèrent à l'orange au lieu de freiner. Et peu importe s'ils se retrouvent au milieu d'un carrefour... ou sur un passage piéton. Christine Fournié conclue : « C’est toujours l’expression de ce besoin d’aller le plus vite possible, de ne focaliser que sur l’arrivée, en oubliant que la route appartient à tous ses usagers. »

En d'autres termes, le « syndrome de la catapulte » selon l'expression de Régis Chomel de Jarnieu, le président de l'Association Française de Prévention des Comportements de la route (AFPC) à l'origine de la Semaine de la courtoisie depuis 16 ans.

 

L'incivilité au volant va bien au-delà de l'expression d'une simple frustration dans les bouchons. A nouveau, profitons de cette semaine pour faire des efforts en matière de sécurité, garder notre calme... et reprendre de bonnes habitudes sur la route.


Semaine de la courtoisie sur la route : quelles sont les incivilités les plus courantes ?


* Les petites incivilités quotidiennes sur la route, Christine Fournié, 2013, éditions de l’onde, 9,50 euros.