A côté des moteurs à essence 4 cylindres déjà connus, le trop paisible 1.8 atmo (122 ch) ou les récents 2 litres tout alu (bloc d'origine Opel) turbocompressés 150, 175 et 210 chevaux, Saab propose une toute nouvelle motorisation haut de gamme, V6 et turbo.

Hormis le 6 cylindres TD d'origine Isuzu qui équipe la 9.5, c'est bien la première fois qu'on voit une Saab avec autant de pistons. La base est le 6 cylindres atmosphérique alu 2.8 litres 24 soupapes à 60° de 215 ch de la Cadillac CTS.

Essai - Saab 9.3 Sport-Hatch : un vrai break de chasse

La dessus, les motoristes de la filiale australienne de GM, Holden, ceux des States et d'Europe dont bien sûr les spécialistes de chez Saab se sont attelés à la greffe du turbo. Si le calage variable à l'échappement de la distribution a disparu, celui à l'admission de 50° en continu perdure. Le turbo souffle à une pression absolue de 1,67 bar (0,67 en pression relative), soit une suralimentation douce qui permet d'obtenir 250 chevaux. Le couple maxi de 350 Nm s'étale sur une large plage de 2 000 à 4 500 tours. Voilà qui nous rappelle celui de la 9.5 Aéro 2.3T 230 ch qui distille autant de Nm entre 1 900 et 4 000 tours ou encore la Volvo V70 T5 dont le 2.3 litres 250 ch fournit 330 Nm entre 2 400 et 5 200 tr/mn. Bref, les moteurs turbo ont du couple à revendre, et celui de la 9.3 Hatch peut voir venir sereinement le 3 litres d'une BMW Série 3, narguer le 3.2 FSi d'une Audi A4 et faire jeu égal avec le 3.5 d'une Mercedes Classe C. Au volant, on n'entend quasiment pas les vocalises du V6 et la poussée continue dès les bas régimes à l'accélération n'impressionne guère.

0 à 100 km/h : 6,9 secondes

Essai - Saab 9.3 Sport-Hatch : un vrai break de chasse

Avare en sensations, le moteur pousse pourtant vraiment fort, le 0 à 100 km/h étant franchi en 6,9 secondes avec la boîte manuelle à 6 rapports et en 8,3 sec. avec son homologue automatique. Comme sur une A4 ou A6 3.2 FSi sans quattro, l'antipatinage est mis à contribution assez souvent avec la boîte manuelle. Ce qui commence à être normal avec un tel couple. Du coup, pour oublier tout souci de motricité, la nouvelle et très bonne bva6 en provenance de l'équipementier Aisin Warner semble préférable. Même si la consommation moyenne réelle flirte avec elle les 14 l/100km. Saab accroche enfin les 250 km/h fatidiques avec la berline, le break devant se "contenter" de 245 km/h en bvm et 240 km/ en bva. Le plus sidérant, et réellement exploitable au quotidien, sont les capacités de reprises, avec sur le cinquième rapport en bvm le 80 à 120 km/h avalé en 8,3 secondes contre 11 secondes pour la 2.0T 210 ch dont les 300 Nm sont disponibles à 2500 tours. Et plus de 13 secondes pour la motorisation 2.0t 175 ch sobre et silencieuse, aux performances et aux reprises pourtant déjà très convenables.

Deux Diesel à la page

En Diesel, énergie qui représentera près de 90 % des ventes en France, le client a droit à deux déclinaisons du réputé 1.9 litres d'origine Fiat. Des moteurs que nous connaissons bien sur la berline et chez Opel, mais non disponibles à l'essai pour cette présentation du break. La version 120 chevaux, forte de 280 Nm entre 2 000 et 2 750 tr/mn, qui passent aux roues par l'intermédiaire d'une boîte manuelle à six rapports se situe en assez bonne position dans le peloton de sa classe de puissance. En tous cas, il fait mieux dans tous les domaines que l'ancien 2.2 16V TiD de 125 ch et 270 Nm à injection directe mais sans rampe commune proposé sur la 9.3 berline à ses débuts. Saab annonce 195 km/h en vitesse maxi et des accélérations correctes avec 11,0 secondes de 0 à 100 km/h) pour une consommation normalisée de 5,9 l/100 km. Cette version 8 soupapes offre néanmoins un rendement inférieur au 16 V de 150 ch et 320 Nm. Cet excellent moteur offrait un rapport performances/consommation imbattable jusqu'à présent ( 200 km/h, 0 à 100 km/h en 1,0 sec. et 80 à 120 km/h en 8,3 secondes et une conso mixte de 6,1 l/100), mais il est maintenant presque égalé par le D4D 150 ch et battu par le 177 ch D4 Clean Power de la Toyota Avensis.

Il offre néanmoins un agrément toujours sans faille.

Au choix de la bvm 6, il ajoute dorénavant celui de la superbe boîte automatique autoadaptative à six rapports de la 2.8 V6T. Bref, un couple qui a de l'avenir.

En diesel toujours, l'absence de motorisation TiD haut de gamme face aux 175 ch de l'Alfa 156 Sport Wagon jusqu'au 224 ch de la Classe C SW constituera aux yeux des gros rouleurs pressés la plus grosse lacune de la 9.3 pour réellement prétendre rivaliser avec les autres marques Premium.