La conjoncture est sans appel. Tous les ouvriers de l'automobile sud-africaine se sont mis en grève. Une mobilisation dont peut se féliciter le syndicat national des métallurgistes Numsa, mais moins l'organisation patronale des constructeurs automobiles Ameo. Car c'est le premier producteur automobile du continent africain qui vient ainsi de se mettre en panne. L'industrie automobile sud-africaine exporte en effet dans 148 pays, notamment aux États-Unis, dans l'Union européenne et dans le reste de l'Afrique. Pour le pays, l'automobile contribue pour environ 6% du PIB sud-africain et pour 12% des exportations.


Par ailleurs, l'action affecte sept usines, appartenant aux groupes BMW, Ford, General Motors, Toyota, Volkswagen, Nissan et Mercedes. Au premier bilan de l'inactivité, BMW perd 345 voitures (Serie 3) par jour, contre 729 pour Toyota quelques 729 et Nissan dans les 245. Chaque jour on déplore un manque à gagner équivalent à 3 000 voitures soit 45 millions d'euros. En 2013, les experts tablaient sur l'exportation de 337.000 véhicules depuis les usines du pays contre 277.900 en 2012.


Mais ce que les mêmes experts n'avaient pas prévu, c'est que dans une Afrique du Sud au taux d'inflation proche des 6%, les ouvriers n'accepteraient pas une revalorisation de leurs payes de seulement 7%. Eux, c'est 15% qu'ils veulent, sachant que le salaire moyen dans la branche s'établit à 850 dollars mensuel. Enfin, la Numsa demande également une augmentation des indemnités de licenciement, une réduction de la durée du travail à huit heures par jour du lundi au vendredi. De leurs côtés, les sept constructeurs automobiles du pays parient déjà sur une reprise rapide du travail pour pouvoir compenser une partie des pertes...