C'est à la fois inquiétant et ridicule, mais ça reste tout de même révélateur d'une étrange époque. On le découvre chaque jour, on ne peut pas rire de tout et d'ailleurs, il est maintenant de bon ton de ne rire de rien ni de personne. Voici l'histoire d'une publicité adoubée par une auto-école du sud de la France qui pensait susciter l'intérêt pour son permis à un euro par jour, avec la chance de pourvoir dépanner une auto-stoppeuse bien sous tout rapport. Sauf que les associations féministes ont embrayé pour mieux se mettre en sur-régime et enlever à cette initiative le permis de bonne conduite. Tout en occultant le fait que le même message est aussi distillé avec un sculptural auto-stoppeur. Vous avez dit démagogie ?


« Cette publicité joue sans complexe, en toute légèreté, sur les codes ici joyeusement mêlés, de l'attirance sexuelles, de la prostitution et de la puissance automobile ». C'est ainsi qu'est décryptée, par un média parisien, cette campagne de publicité qui semble avoir libéré un autre fantasme socialement corrosif, celui de la persécution. « C'est clairement prostitutionnel, c'est une marchandification de la femme : une fille assise sur une valise au bord de la route, ça fait penser aux prostituées au bord de la route » ? Voilà la sentence de la psychologue de circonstance Françoise Mariotti dont l'objectivité de l'opinion doit néanmoins être édulcorée par son engagement féministe. Qui parle, de fait ? L'experte ou la militante ? Un indice : aucune allusion n'est faite sur la version « masculine » de cette campagne de communication.

La cabale ayant été lancée sous les meilleurs auspices, suggérant même que la réclame pouvait encourager l'effroyable statistique qui précise que 75 000 femmes sont sexuellement agressées chaque année, le patron de l'agence de communication a bien du mal à faire valoir sa position. D'ailleurs, pour un courageux élu local, à un peu plus d'un mois des municipales, il est à rééduquer sans autre forme de procès : « « La publicité sexiste pour l'obtention du permis de conduire que l'on découvre dans la presse locale est franchement de très mauvais goût. Il serait intelligent, respectueux et urgent de la retirer au plus vite » Dixit un Michaël Delafosse qui laisse sceptique.

Sur le pont, le publicitaire de Groupe Alternative, Romain Davignon est tout de même entré dans la danse pour tenter de faire entendre le bon sens. «Je ne vais pas faire la langue de bois, c'est bien évident qu'on a voulu jouer sur le côté un petit peu drague, un petit peu... Aussi bien pour la femme que pour l'homme, d'ailleurs, parce que ce qui a enflammé les choses, c'est la création sur la femme, celle de l'homme, je n'ai pas vu grands commentaires. »

Puis vient l'essentiel : « C'est quand même dommage qu'en 2014, on se retrouve avec des personnes qui veulent censurer des publicités qui suggèrent. J'aurais fait une pub sur Bouscaren avec la diversité, j'aurais oublié une race ethnique, j'aurais eu la race oubliée qui m'aurait dit : ''oh là là, vous nous avez oubliés, vous êtes racistes'', mais c'est fou, on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire, c'est hallucinant ! »  


« Pour moi, ces gens vont nous amener dans une société de dictature et pour moi, elles pensent qu'elles ont le monopole de la bonne pensée, pour moi elles ont le monopole de la bêtise » termine l'accusé qui revient au fondamental : « Mais bon, dans le fond, je les remercie, parce que sans elles, on aurait pas eu autant de visibilité. »