Passons maintenant aux poids lourds. Depuis quelques années, au milieu des habituelles Porsche, Ferrari ou Lamborghini, il faut aussi compter avec des marques plus roturières pour déterminer quels sont les véhicules les plus rapides de la planète. Parmi celles qui montent sur le ring aujourd’hui on retrouve dans le coin Est l’inévitable Nissan GT-R, bientôt disponible dans une version V-Spec encore plus efficace, et dans le coin Ouest, la grondante Corvette ZR1, qui n’est pas venue pour faire de la figuration.

Peut-on encore trouver quelque chose qui n’a pas été déjà dit sur la Nissan GT-R ? Difficile, surtout qu’il semblerait que ce soit une voiture que l’on déteste ou que l’on adore, et sans nuance possible entre les deux. Difficile aussi, puisqu’il semblerait que Nissan soit volontairement pessimiste sur la puissance délivrée par le V6 3.8l biturbo de la GT-R, officiellement donné pour 480ch mais dépassant allégrement les 500ch de façon officieuse. Difficile enfin pour son design massif et torturé ravissant les uns et horrifiant les autres.

Que dire aussi de sa transmission 4 roues motrices à la pointe de la modernité et dont le launch control de sa boîte à double embrayage lui permet d’abattre le 0 à 100 en seulement 3.5s malgré les 1700kg de l’ensemble ?

Que dire de plus de son prix étonnant, équivalant à la moitié de ses concurrentes les plus proches ?

Que dire enfin de sa performance sulfureuse au Nürburgring où elle détenait officiellement le record de la piste pour une voiture de grande série, mais au sujet de laquelle beaucoup émettent des réserves, tant au niveau du chronométrage en lui-même que de la préparation particulière dont aurait fait l’objet la voiture du record ?

Pas grand-chose de plus, si ce n’est que la V-Spec, à la fois plus puissante et plus légère, devrait faire couler autant d’encre, sinon plus, mais il est cependant difficile à déterminer, vu le flou artistique que Nissan entretient autour de la GT-R, d’à quel point la V-Spec sera meilleure. On parle de 512ch, ce qui selon notre expérience, équivaut à plus de 550ch en dehors des locaux de Nissan, et d’une perte de poids de l’ordre de 100kg, ce qui, ramené au poids conséquent de la GT-R, ne représente finalement pas un régime drastique.

Non, pour véritablement déterminer ce que vaudra la V-Spec, il lui faut une rivale de choix capable de lui tenir tête, une concurrente à la puissance tout aussi démentielle et ayant fait ses preuves en course tout en affichant un tarif semblable. Voici donc la Corvette ZR1. Eloignez les acharnés de la Playstation, il ne s’agit pas là d’un jouet pour enfant, mais d’une arme ayant pour unique vocation de détruire tous ces opposants sur la route et sur la piste. Toute la subtilité militaire américaine résumée en une voiture.

Comme souvent pour les voitures américaines, tout tourne autour de la baie moteur. Fini la course à la cylindrée et l’atmosphérique jugé trop gentil, la mécanique retenue est le moteur de la Corvette d’entrée de gamme (si l’on peut dire), un V8 6.2l, qui, une fois coiffé d’un compresseur Eaton, parvient à 647ch et 823Nm de couple… Démentiels dites-vous ? Et encore, c’est avant de savoir que la ZR1 pèse à peine plus de 1500kg.

Ici, pas non plus de transmission intégrale pour fillette ni de commande au volant grotesque, tout passe virilement aux seules roues arrières via une boîte mécanique avec un embrayage à double disque. Niveau design, peu d’évolution par rapport à la Corvette et à la Corvette Z06 au profil reconnaissable entre mille, la différence la plus notable (et la plus discutable) étant sans doute la fenêtre dans le capot en carbone qui permet de contempler le V8 à compresseur.

La riposte attendue à la GT-R ? Peut-être bien, puisque celle qui l’a destitué de son titre au Nürburgring n’est autre que la ZR1… en attendant la V-Spec.

Et vous ? Etes-vous plutôt technologie glaciale ou hotrod brutal ? Puissance délirante contenue ou aux sensations grisantes ? Nissan GT-R V-Spec ou Corvette ZR1 ?


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