Le quotidien économique "Nikkei" a publié un sondage dont le résultat est le suivant : les jeunes Japonais sont de moins en moins intéressés par les voitures. Seuls 13% des jeunes habitants de la région de Tokyo possèdent une voiture : ils étaient 23,6% en 2000. Ceux qui disent avoir envie de posséder une voiture ont diminué de moitié en sept ans: la proportion est actuellement de 25,3% contre 48,2% lors du même sondage effectué en 2000. L'industrie automobile nippone est ainsi confrontée à ce manque d'intérêt croissant de la jeune génération pour les voitures : elle a d'ailleurs vu ses ventes au Japon baisser pour le 25e mois consécutif en juillet.

Petit rappel : les Japonais n'ont commencé à adorer la voiture qu'à partir de 1961, année où Toyota a commercialisé la Publica, premier modèle grand public. En 1964, on ne comptait que 370 000 voitures individuelles : en 1965, la barre du million était franchie. Le train est restée au coeur des villes et l'auto s'est développée en périphérie : les infrastructures autoroutières se sont multipliées pour accueillir un nombre de plus en plus important d'automobilistes qui utilisaient leur voiture principalement le week-end et lors des vacances. Mais la circulation est devenue très lourde : un parcours d'une vingtaine de kilomètres se calcule parfois en heures. Les automobilistes doivent ensuite faire face aux places de stationnement rares et chères. Le sondage réalisé par Nikkei révèle que les jeunes consommateurs nippons préfèrent aujourd'hui dépenser leur argent en téléviseurs à écran plat, appareils photos numériques et autres produits électroniques dernier cri. La voiture est alors boudée !

Même si le Japon a admis qu'il ne pourra pas respecter ses engagements sur les émissions de gaz à effet de serre pris dans le cadre du protocole de Kyoto, il reste très soucieux des questions environnementales et de la consommation d'énergie. C'est pourquoi les constructeurs nippons ont pendant de longues années privilégié sur leur territoire les petites cylindrées, fait de gros efforts sur le plan des économies d'énergie et développé les moteurs hybrides (Toyota ou Honda). Ces initiatives ne sont plus suffisantes : sept constructeurs ont accepté de verser des indemnités à 520 habitants de Tokyo souffrant de problèmes respiratoires liés à la pollution automobile (Toyota, Nissan, Nissan Diesel, Hino, Mitsubishi, Isuzu et Mazda). Les autorités ont annoncé par la même occasion des normes antipollution encore plus strictes. Les pouvoirs publics invitent aussi l'ensemble de la population à utiliser l'automobile avec parcimonie et à privilégier les trains qui, d'après eux, sont toujours à l'heure !

Source : La Presse Photo : Jcast