Première catégorie : « les victimes de la société »

Pour les membres de cette catégorie, a priori les plus assidus aux stages de conduite, la répression n’est que punition. Je peux résumer leur propos ainsi car ils tiennent tous le même discours :

« Mais monsieur, cela fait 25 ans que je conduis, 0 accident, je fais 30 000 km/an, comment voulez-vous que je ne tombe pas dans les pièges ? Je n’ai pas en permanence l’œil sur mon compteur, et quand mon patron m’appelle, je décroche le téléphone ! »

Pour eux, le stage ne sera que partiellement constructif. On trouve des cas de figure assez « faciles » à régler, pour les adeptes du téléphone par exemple. En revanche, pour les gros rouleurs irréductibles qui ont déjà des centaines de milliers de kilomètres à leur actif, je les vois malheureusement revenir fréquemment, car ils ne se remettent pas souvent en question. Ils estiment la loi punitive et ils affirment ne pas pouvoir changer leur conduite. Il semble difficile de les convaincre, car pour eux, plus ils font de kilomètres, moins ils « peuvent » recevoir de leçons…

Seconde catégorie : « les rebelles »

Ensuite, nous avons les rebelles, catégorie dans laquelle je me classe. C’est probablement la catégorie la plus casse-pieds des stages de conduite, car on y trouve tout et n’importe quoi. La mauvaise foi y est maîtresse, les anarchistes y sont les bienvenus…

Nous avons donc Nicolas, 36 ans, qui a osé dépasser un convoi pénitentiaire par la bande d’arrêt d’urgence. On ne sait pas tout, mais a priori cela a coûté très cher. Il en rigolait mais il est probablement vacciné, on ne devrait plus le revoir.

Richard pour sa part sera plus difficile à guérir. À 20 ans à peine, une course sur route en Série 6 s’est mal terminée et il avait un peu bu… Il affirme arrêter de boire, mais n’est probablement pas guéri de la vitesse. Il lui a été conseillé d’aller sur circuit, à voir l’impact de cette solution.

Enfin, pour avoir braillé pendant des années contre un système punitif et injuste, je me retrouve aussi dans cette catégorie. Toutefois, j’ai réglé mon cas en achetant une Prius, qui a eu un impact concret et bénéfique sur ma conduite. Mais cela ne marche que parce que je fais du circuit de temps en temps… en 106 Rallye, toujours. L’achat de la Prius a eu un effet totalement inattendu : je suis devenu calme sur la route. Quelqu’un me fait une crasse ? Quel est l’intérêt de m’emporter ? Dans 5 minutes, j’en croise un autre… Je prends désormais plaisir dans la conduite coulée, aux limitations, en maîtrisant la consommation et en roulant à l’électrique le plus souvent possible. Oui, c’est un plaisir, et cela a totalement chassé celui de la vitesse. Je pense ne pas revenir non plus en stage.

Troisième catégorie : « les dilettantes »

Poursuivons avec la catégorie des « dilettantes », largement présente en stages elle aussi. La légèreté et l’insouciance priment. Ce sont souvent des conducteurs qui n’ont même pas conscience du nombre de points qu’il leur reste sur leur permis.

Citons Julie, qui a reçu un recommandé… mais qui n’est pas allée le chercher, elle n’a peut-être plus de permis. Gilberto est quasiment dans ce cas de figure, il lui restait 3 points et il a effectué une infraction récemment qui pourrait lui en coûter 3… ou 4, il ne sait plus.

Pour eux, une prise de conscience de l’importance de « l’acte » de conduire devrait leur permettre de faire des progrès. Pas attentionnés sur la route, ils sont peut-être « dangereux pour eux-mêmes ! » dixit le psy… Ils doivent faire un réel effort pour ne plus revenir ! Le stage semble pour certains êtres le signal d’alarme qu’ils attendaient, mais certains reviendront, cela s’appelle un rappel !

Quatrième catégorie : « les buveurs »

Enfin, et a priori ils sont de moins en moins nombreux, le groupe des alcoolisés. Malgré les campagnes de sécurisation, il reste encore des conducteurs qui prennent le volant avec des taux élevés d’alcool dans le sang. On relativise toutefois, le groupe ici n’est pas composé de récidivistes, et certains ne se feront probablement plus jamais reprendre. Prenons l’exemple de Jérémy, 26 ans. Les autorités se sont montrées conciliantes à son égard, en ne retenant « que » 0.39 grammes (en attendant un peu avant de le faire souffler…) étant donné que c’était sa première infraction et qu’il venait de décrocher un bon job. Ce cadeau de la vie ainsi que ce stage l’ont probablement convaincu qu’il n’aurait pas de seconde chance, il devrait être très prudent désormais.

Pour Laurent, la cause est plus difficile à défendre. Ce chauffeur a été licencié suite à plusieurs infractions qui ont entraîné une suspension, il est déresponsabilisé. Le stage ne suffira probablement pas à le sortir d’affaire, mais il a l’air d’avoir pris conscience qu’il devait agir pour sa personne.

Finissons avec Philippe qui a eu la bonne idée de rouler vite en ayant bu… 6 points de perdu. Il promet de bien se comporter avec l’alcool, mais la vitesse risque d’être plus difficile à respecter ! Il sera probablement arrêté pour excès de vitesse, mais la conduite sous état alcoolisé semble désormais être de l’histoire ancienne.