Et la source n'y va pas par quatre chemins : la France a tous les atours d'un pays pauvre. Pourquoi ? Parce que 55% de ses voitures qui y sont immatriculées sont des modèles d'entrée de gamme tandis que les segments supérieurs sont désertés. Or, ces petits véhicules représentent une moyenne de 43% dans le marché européen occidental. Une situation compliquée puisque ces mêmes modèles sont trop coûteux pour s'imposer sur les marchés émergents alors que les mêmes ne sont pas produits en France dans leur très grande majorité. Résultat : nos constructeurs ne font pas de marge, ne conquièrent que difficilement de nouveaux territoires et s'expatrient pour produire.


Une tendance aux airs de descente aux enfers. A croire que nos blasons sont condamnés à aller de Charybde en Scylla. Comment en est-on arrivé là ? L'automobile ne serait que le meilleur des curseurs d'une ambiance globale délétère. Les politiques publiques ont violemment cogné contre la voiture, le chômage, l'inexorable érosion du pouvoir d'achat sont autant de facteurs qui ont contribué à cet état des lieux. Tout autant le fait que lesdites petites voitures le sont aussi devenues beaucoup moins, atteignant des dimensions qui les auraient autrement classé il y a seulement quelques millésimes.


Reste que pendant ce temps, le voisin allemand marche en ordre serré vers le succès et la félicité. Un dernier indicateur pour finir : le haut de gamme représente 4% à peine du marché français, contre 5% il y a deux ans et 11% en moyenne pour l'Europe occidentale.