Le sentiment le plus frappant à bord de cette imposante machine, qui frise tout de même les deux tonnes, est l’aisance avec laquelle elle se conduit. Le conducteur en perçoit très bien les extrémités, et elle fait preuve d’une agilité tout à fait étonnante. La version « courte », avec son empattement réduit, se montre encore plus alerte.

Le freinage se montre à la hauteur de la musculature. Quand à la tenue de route, elle est impériale. La suspension pilotée avale les chocs, contient les mouvements de la caisse, même à vive allure, même sur mauvaise route.

Essai - BMW Serie 7 : bienheureux Chinois, pauvres de nous !

Les innovations sur cette version rajeunie sont esthétiquement discrètes : un nouveau dessin du légendaire double haricot emblématique, du spoiler avant, et des phares à leds nouvellement dessinés sont les innovations les plus marquantes.

Autre innovation, optionnelle, un tableau de bord numérique qui remplace les bons vieux cadrans à aiguilles traditionnellement si bien dessinés chez BMW. A chaque mode de conduite de la voiture (Sport +, Sport, Confort ou Ecopro), sélectionné par un bouton de la console centrale, correspond un affichage spécifique, comme si vous aviez plusieurs planches de bord. La couleur vire à l’orange en mode sport, le mode Ecopro met en avant les indications qui vous permettent de limiter la consommation et vous annoncent les kilomètres supplémentaires que vous ferez avec les 82 litres de votre plein grâce à cette conduite « éco-citoyenne ». Soit dit en passant, on peut s’interroger sur le sens profond d’une fonction économie de carburant sur une automobile qui dépasse allègrement les 100 000 € à l’achat et qui est dotée d’un V8 de 4,4 litres à double turbo.

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Bien entendu, à chaque mode opératoire choisi correspond une adaptation des caractères moteur et suspension de l’auto, du paisible Ecopro à l’assez piquant Sport+. En conduisant en citoyen normal, dans un respect global des limitations, avec deux ou trois entorses tout de même pour voir ce que l’animal a dans les tripes, la consommation s’établit entre 10 et 11 litres, ce qui démontre une nouvelle fois la maîtrise des motoristes de BMW ! C’est peu pour une automobile de deux tonnes.

Il faut dire qu’aucun effort n’a été ménagé pour réduire l’appétit de la limousine : il faut bien vivre avec son temps. Résultat : la remarquable direction hydraulique des Béhèmes, qui vous renseignait si bien sur la route, a cédé la place à une direction à assistance électrique moins communicative, mais qui ne se met en marche qu’à la demande, alors que la pompe hydraulique fonctionnait sans cesse, dévorant à elle seule entre 0,2 à 0,3 litre d’essence aux 100.

Côté présentation et finition, les clients ont l’embarras du choix. Pensée comme une vitrine technologique, la voiture propose tout ce qu’il est possible de désirer en matière d’équipements, d’assistances et d’options de personnalisation. La finition est tout simplement impeccable : cuirs choisis dans la plus belle partie de la bête, moquettes de luxe, bois nobles ou inserts en aluminium brossé, ajustements parfaits. Un compliment encore pour la planche de bord, tournée vers le conducteur comme il se doit chez BMW, mais qui renonce aux kyrielles de boutons et de cadrans. Vous n’avez sous les yeux que l’essentiel, un point c’est tout. Ensuite, la molette permet d’accéder aux finesses de réglage et de navigation, via le grand écran central.

La voiture est livrée en série avec une chaîne 205 watts, et en option avec une hi-fi Bang&Olufsen qui expédie ses 1 200 watts à travers 16 haut-parleurs, dont l’un s’extrait du centre de la planche de bord tendue de cuir à la mise en marche. Jamesbondien en diable, et réjouissant pour les oreilles.

En conclusion, la BMW 750 Li tient parfaitement son rang : prestance indiscutable, prestations de très haut vol, tant en termes de confort, de présentation que de performances, elle s’acquitte de toutes ses missions avec une bonne grâce et une allégresse que son gabarit ne laisse pas soupçonner.