Sur la route, pas de surprise, ni bonne ni mauvaise, puisque le Yeti garde exactement les mêmes réglages que l'ancien. Nous avons donc affaire à un véhicule qui ne se distingue ni dans un sens ni dans l'autre : le comportement n'est pas extraordinaire, pas au niveau de la nouvelle Octavia bien sûr, ni des autres modèles du groupe déjà équipés de la plus moderne des plateformes du groupe, la MQB.

Mais il n'est pas non plus catastrophique, au contraire. La vivacité du châssis est bonne, la direction suffisamment informative, et le roulis maîtrisé. Le niveau de confort est dans le haut du panier, surtout en version 4x4, qui avec sa garde au sol de 18 cm (contre 15,5 cm pour les 4x2) est plus souple de suspension. On notera tout de même des percussions assez sèches sur les raccords de bitume ou les petites aspérités, mais globalement, on ne souffrira pas du dos.

Essai - Skoda Yeti restylé : il passe chez le toiletteur

Par ailleurs, l'insonorisation est efficace, et les nouveaux TDI common rail, plus discrets que par le passé, permettent de profiter des conversations à bord, sans hausser le ton.

Notre modèle d'essai, doté du 2.0 TDI 140 en version 4x4 et boîte DSG6, s'est révélé comme étant un bon compromis en terme d'agrément de conduite, mais pas le meilleur. La DSG6 est parfaitement adaptée à une conduite aussi bien cool que plus dynamique. Elle possède un meilleur agrément que la DSG7, disponible sur les plus petits moteurs (1.2 TSI 105, 1.4 TSI 122 et 1.6 TDI 105). Quelques bémols toutefois : elle est toujours un poil trop lente en conduite sportive, et en conduite apaisée, elle a tendance à plonger le moteur en sous-régime rapidement, ce qui provoque des vibrations et bourdonnements. La surconsommation qu'elle entraîne est également sensible (+ 0,6 litre officiellement).

Concrètement, l'association avec ce moteur et la transmission 4x4 s'est soldée par un peu moins de 9 litres de moyenne, sur cet essai mené à bon train. On peut espérer 7,5 litres dans des conditions plus optimales si l'on fait un peu de ville, mais guère moins. Le Yeti reste donc assez vorace, peu aidé par sa surface frontale importante, et un poids conséquent, ici plus de 1 560 kg. Au final, on vous conseillera presque d'opter pour l'excellente boîte 6 vitesses manuelle.

Pour les plus exigeants en terme de performances, le 2.0 TDI 170 sera à privilégier, mais il est inutile pour une utilisation quotidienne tranquille voire dynamique. Le 1.6 TDI 105 est un peu juste en reprises mais restera un bon choix pour qui se sert de son véhicule comme d'un déplaçoir. Et pour les petits rouleurs, le 1.4 TSI 122 peut s'avérer un bon choix. Il est discret et suffisamment vif, sans trop consommer.


Des potentialités off-road

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Nous avons pu tester également des versions Outdoor 4x4 sur un parcours off-road. Et la pluie avait rendu le terrain très glissant. Equipé de pneus neige, obligatoires en cette saison en Allemagne, notre Yeti s'en est étonnamment bien tiré. Même si ce n'est pas son terrain de prédilection, il est capable de faire plus que de s'aventurer sur des chemins. Il peut réaliser des franchissements légers, motrice très bien sur le gras et les croisements de pont ne lui font pas peur.

Dotées d'un contrôle de vitesse automatique en descente, les versions 4x4 savent gérer seules cette situation sans intervention du conducteur, qui ne fait que fixer sa vitesse en accélérant ou en freinant. Efficace. La garde au sol encore limitée (18 cm) sera le facteur limitant, et ne permetrat pas toutes les excentricités. Mais la transmission intégrale (non permanente, il s'agit d'un Haldex qui envoie la puissance et le couple aux roues arrière en cas de besoin) est réactive et permet de se sortir de pas mal de situations. Il ne restera plus qu'à nettoyer la robe du personnage après les incursions hors-piste.


Facile à vivre au quotidien

À vivre, le Yeti est facile. Habitable, il profite d'un espace à bord étonnant au vu du gabarit contenu. La garde au toit est conséquente, et les passagers ne sont jamais à l'étroit sur une banquette fractionnée en trois, et coulissante. La modularité est toujours la même. Skoda a conservé le système Varioflex, qui permet en retirant l'étroit siège central, de recentrer les deux latéraux et ainsi donner plus d'aisance à deux adultes. La sellerie est ferme mais confortable, et à l'avant, le conducteur aura suffisamment de maintien latéral pour oser aller vite sur petites routes sinueuses.

Les rangements sont nombreux mais un peu petits (sauf les bacs de portière, qui peuvent accueillir une bouteille d'1,5 l). Le coffre pour sa part bénéficie d'un volume de 405 litres à 510 litres selon la position de la banquette. Il est carré et possède un plancher, cachant le double fond. Ôté, il permet d'obtenir le volume maximal. À noter que le seuil de chargement est un petit peu haut, mais rien de rédhibitoire. C'est mieux en tout cas que la concurrence, le Qashqai annonçant 410 litres au maximum et les ASX et C4 Aircross 442 litres, soit 70 à 100 litres de moins banquette avancée. Il saura convenir à une petite famille, jusqu'à 2 enfants.


Pour résumer, le Yeti ne fait rien de façon extraordinaire, mais est homogène sur tous les points et le sentiment qui se dégage lorsque l'on rend les clés, c'est qu'il fait bien son boulot, rien à redire… Rationnel en somme, comme toute la gamme Skoda.

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