Le premier coup de clé ne laisse en rien présager du caractère de cette ST. Car au ralenti ou en conduite urbaine, sur un filet de gaz, ce que le 1.6 EcoBoost accepte très bien, la sonorité est quelconque. La conduite est souple, le couple bien présent dès les plus bas régimes permet de ne pas avoir à forcer. Elle a la souplesse d'une danseuse étoile.

Ce que l'on remarque toutefois tout de suite en s'extirpant péniblement de Saint-Paul de Vence, c'est de la raideur des suspensions. Car si elle a la souplesse d'une danseuse, elle en a aussi hérité le confort du chausson. Absent. Pas top dans cet environnement urbain, ou les moindres saignées et dos-d'âne se feront ressentir, elle sera bien plus appréciée plus tard lors de notre périple.


Le tableau se faisant ensuite plus dégagé et la route plus propice à l'expression orale, la Fiesta ST révèle une personnalité pétillante et dynamique.

Très élastique en bas du compte-tours, le 1.6 devient rageur en haut et ne rechigne pas à venir tutoyer la zone rouge sur les trois premiers rapports. Le couple bien présent dès 1 600/1 700 tours permet des relances efficaces et progressives. Pas de coup de pied aux fesses, mais une poussée franche et qui ne s'essouffle pas.

Essai vidéo - Ford Fiesta ST : outsider de choc

Le tout dans une sonorité pas du tout vilaine pour un 4 cylindres. Un peu chanteuse aussi la ST ? On peut dire que oui. Certes le bruit n'est pas aussi rauque qu'on pourrait l'espérer, mais le "Sound Composer", comprenez une membrane qui amplifie les vocalises de l'admission et les conduit dans l'habitacle, fait bien son boulot et l'on est loin, en charge, d'un bruit étouffé, au contraire. Il est d'ailleurs bien plus agréable d'écouter la Fiesta de l'intérieur que de l'extérieur, où elle ne se fait finalement que peu remarquer. Encore un bon point pour la discrétion, la maréchaussée ayant tendance parfois à fonctionner "à l'oreille".


Dans ces conditions, la suspension raffermie fait des merveilles. La raideur néfaste en ville devient un atout sur route sinueuse. Le roulis est quasi inexistant, et la caisse est bien mieux maintenue que sur une Polo GTI par exemple. Les baquets maintiennent bien mais seront un peu trop étroits pour les grands ou gros gabarits.

La direction à la démultiplication réduite permet une facilité de contrôle qu'un TGV ne renierait pas. On est au niveau d'une Clio RS, tant dans la réactivité que dans la précision. Là où la Fiesta se démarque de la référence Renault, c'est tout d'abord qu'elle ne bénéficie que d'une (d'ailleurs excellente) boîte mécanique, mais surtout que son train arrière est beaucoup moins joueur.

En effet, si le train avant a tendance à élargir la trajectoire en cas de remise des gaz trop précoce, et même si le différentiel électronique fait son job comme il peut, le train arrière, lui, reste rivé au sol tant qu'il y a un tant soit peu d'accélération. Il faut lever le pied sciemment en virage serré pour sentir une amorce de glisse, que l'ESP aura tôt fait de rattraper.

À ce propos, l'ESP est configurable selon 3 modes, comme sur la Focus ST : mode ON, mode sport qui retarde son intervention et autorise de légères dérives, et mode OFF qui permet de garder la main sur 100 % des situations.

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Le freinage n'a, malgré les supplices infligés sur la route Napoléon, jamais flanché. Il est mordant et endurant, facile à doser, mais sent rapidement le chaud, surtout si l'on fait souvent travailler le eTVC, qui utilise les plaquettes pour freiner la roue intérieure au virage et redonner un peu de motricité en sortie de courbe (on le sent bien travailler).


Sur autoroute, la ST est sereine, pas inconfortable, bien insonorisée, elle autorisera de longs voyages sans fatigue.

Pour finir, la consommation, annoncée à 5,9 litres aux 100 km en mixte (en baisse de 20 % par rapport à la précédente ST de 150 ch, mais toujours inatteignable en réalité) ne s'est pas envolée lors de notre essai. La partie sinueuse abordée, comment dire, dynamiquement, s'est soldée par un maximum de 12 l/100, ce qui est franchement raisonnable par rapport au rythme imposé. Le retour sur Nice à un rythme lambda a révélé un appétit mesuré avec 6,8 litres.


Bref, pour résumer, à part en ville où la Fiesta sera un peu trop raide, elle est réellement une bonne surprise sur la route. Très équilibrée et prévenante, elle est aussi rassurante et efficace. Et l'on a vraiment le sourire à son volant, surtout sur routes sinueuses.