La Jaguar F-Type est disponible avec 3 motorisations : V6 340 ch, V6 380 ch et V8 de 495 ch. À l’occasion de cet essai, nous avons eu l’occasion de toutes les tester.


Essai vidéo - Jaguar F-Type : Jag attack

Dès les premiers tours, pas de doute, on est à bord d’une sportive. Le conducteur est positionné bas dans des baquets aux multiples réglages électroniques (20 mm plus bas que dans une XKR-S), face à un petit volant : il ne reste plus qu’à appuyer sur le bouton pour mettre en route le moteur. Dès sa mise en route, le V6 flatte les oreilles car il émet une sonorité envoûtante qu’il est encore possible d’améliorer en appuyant sur une touche « échappement » située sur la console centrale : cette action libère les deux sorties d’échappement centrales, comme c’est déjà le cas sur certains modèles Porsche. Une fois cette fonction enclenchée, vous ne pouvez que vous délecter des envolées lyriques du V6 qui ne rechigne nullement à monter dans les tours. Ajoutez à cela des râles lors de chaque tombée de rapport et on approche l’extase.

Envoûteur par ses vocalises, ce V6 séduit également par ses caractéristiques. Avec une puissance de 340 ch et même 380 ch dans sa version S, ce 3.0 jouit d’une vraie polyvalence. Avec son couple de 450 Nm ou 460 Nm, il sait se montrer tout à fait recommandable en usage raisonnable, même s’il faut bien reconnaître que ce n’est pas sa vocation première car il aime être cravaché. Couplé à une nouvelle boîte de vitesses Quickshift à 8 rapports, un peu lente en mode automatique mais particulièrement agréable en usage manuel avec les palettes qui suivent le volant, le V6S vous donne clairement envie de rouler à des vitesses prohibées. Forcément, cela donne des chiffres qui font mal au portefeuille avec des moyennes avoisinant les 25 litres/100 km. Les performances sont logiquement élevées avec une Vmax de 260 km/h et un 0 à 100 km/h abattu en 5,3 s. En 380 ch, le V6 gagne quelques secondes (4,9 secondes) et améliore sa vitesse de pointe avec 275 km/h.


Essai vidéo - Jaguar F-Type : Jag attack

Le V8 développe pour sa part 495 ch. Il possède également une tonalité agréable mais plus habituelle et relativement proche de celle de l’XKR. Caractérisé par ses 4 sorties d’échappement, ce V8 5.0 suralimenté possède une valeur de couple largement supérieure, car elle atteint 625Nm disponibles à des régimes plus bas que le V6. Résultat : la poussée est continue, linéaire, mais forte. On n’a tout de même pas le coup de pied au cul du V6, ce qui donne l’impression d’avoir moins de sensations. Alors que ce dernier fait preuve d’une certaine rudesse, le V8 joue dans la classe supérieure avec une grande onctuosité qui correspond peut-être un peu moins bien à la vocation sportive de la F-Type. Toutefois, les performances sont bel et bien au rendez-vous avec 4,3 s aux 100 km/h D.A et une vitesse maximale de 300 km/h limitée électroniquement (mais les gens de la marque britannique nous ont avoué à mots couverts que cette F-Type V8S était capable de flirter avec les 320 km/h).


Essai vidéo - Jaguar F-Type : Jag attack

Si les moteurs de cette nouvelle Jaguar nous ont convaincus, on n’en dira pas de même de la partie dynamique. Ainsi, la Type F d’entrée de gamme souffre d’une direction pas assez consistante, trop légère, qui oblige à des corrections de trajectoire (même en ligne droite) car l’auto suit le relief de la route ; c’est encore pire lorsque l’état du bitume se dégrade car la F-Type se désunit complètement. C’est regrettable car sans ces faiblesses, la F-Type est précise une fois sur la bonne trajectoire. Heureusement, tous ces soucis s’estompent si vous optez pour les versions S, fortes de chevaux supplémentaires mais surtout d’un système qui permet de la paramétrer intégralement (Configurable Dynamics), que ce soit la direction, les suspensions, la réactivité de l’accélérateur, etc.. Grâce à cette gestion, la direction devient nettement plus plaisante à mener, plus ferme, et gagne donc indéniablement en précision. Sur la version V8, ce progrès est encore plus notable car le poids du moteur semble asseoir encore l’auto. L’amortissement est ferme mais pas inconfortable, les sièges baquets maintiennent bien. Le tempérament est clairement joueur, mais cette F-Type n’égale tout de même pas une 911, supérieure dans la majorité des points. L’allemande semble avoir été l’étalon de ce cabriolet anglais, qui fait un usage massif d’aluminium. Malheureusement, malgré cela, la Type F affiche un poids relativement important qui dépasse les 1 600 kg soit environ 200 kg de plus que le cabriolet allemand. C’est d’autant plus regrettable que l’équilibre de masse est excellent avec 50%/50% (pour la V6) et seulement 51%/49% pour la V8 dont le poids supplémentaire semble asseoir la direction de cette F-Type. Le freinage fait preuve de puissance et d’une excellente endurance, malgré le rythme élevé de notre essai.


Enfin, pour ceux qui désireraient aller sur piste, sachez qu’il est tout à fait possible de déconnecter l’ensemble des aides électroniques. Mais pour ceux qui seraient moins téméraires, sachez que la F-Type dispose d’un mode « Track » particulièrement bien fait, qui ne se montre pas trop intrusif et permet donc de faire quelques sympathiques dérives.