Contact. Et rien, ou presque. Le 4 cylindres 2.0 TFSI 252 ch, motorisation essence la plus puissante disponible au lancement, se caractérise par une rare discrétion et une absence totale de vibrations. Une mécanique bien élevée, presque trop. Nous y reviendrons.

Le poste de conduite offre une ergonomie sans reproches. Quel que soit le gabarit du conducteur, celui-ci saura pouvoir ajuster une parfaite position. S'ajoute à cela une bonne visibilité périphérique et des commandes tombant aisément sous la main, même si un temps d'adaptation sera nécessaire pour mémoriser le fonctionnement de chacune d'entre elles (du moins sur les versions haut de gamme suréquipées). L'A4 sait recevoir et, caractéristique commune à la quasi-totalité des productions du groupe Volkswagen, l'on se sent "chez soi" après quelques minutes.

Accordé à une boîte S tronic à 7 rapports (et palettes au volant), le bloc fait preuve d'une remarquable souplesse à bas régime - turbo aidant, son couple maximal est disponible dès 1 600 tr/mn - et d'un silence de fonctionnement rare. Au quotidien, l’on appréciera fortement cette alliance entre un moteur souple et une transmission réactive. Dans cet esprit "facile à vivre", l'auto propose un intéressant pack Assistance route (1 800 €), lequel combine l'assistance à la conduite dans les embouteillages (l'auto peut assurer seule la tâche de conduite jusqu'à 65 km/h) et une assistance prédictive à la conduite inédite à ce niveau de gamme. Apparu sur le nouveau Q7 au printemps, ce système fait en sorte que l’auto adopte une allure optimale de façon autonome, le conducteur n'ayant plus qu'à tourner le volant. Pour ce faire, le "cerveau" de l'A4 combine les informations du GPS et de différents capteurs (celui de lecture des panneaux de limitation de vitesse, notamment) pour " lire" la route et optimiser la consommation. Ainsi, à l’approche du sommet d’une cote, l’auto se met automatiquement en roue libre avant de poursuivre sur son élan dans la descente. A la clé, une économie de carburant qui atteindrait jusqu’à 10%. A l’usage, ce système se révèle relativement facile à utiliser et constitue un parfait "préserve-points", puisque la voiture respecte scrupuleusement les limitations vigueur. De fait, cela permet aussi de constater à quel point l’on se traîne quand on joue les automobilistes-modèles, et l’on devine sans peine l’agacement des conducteurs des véhicules qui suivent, dont la file s’allonge très rapidement au fil des kilomètres...

Si Audi a mis le paquet sur les hautes technologies, ce n’est pas au détriment des chapitres plus traditionnels tels que confort, agrément de conduite, ou freinage. Comme on l’imagine, l’A4 se montre impériale sur autoroute, avec une insonorisation mécanique et aérodynamique sans reproches. Les esprits chagrins objecteront toutefois qu’une fois calée à 130 km/h, avec l’arsenal sécuritaire veillant au grain, l’auto se montre aussi passionnante à conduire qu’un train, et ils n’auront pas vraiment tort.

Direction le réseau secondaire, donc, pour y constater un comportement routier incisif. L’on veillera à enclencher le mode « sport » sur le système Drive select, qui notamment allège l’assistance de direction et rend celle-ci plus incisive (elle manque à notre goût de consistance en mode normal). Ladite direction se trouve alors en parfaite harmonie avec un train avant précis, tandis que son homologue de l’arrière semble véritablement rivé au sol, même à des allures inavouables (précisons que notre modèle d’essai était doté d’une transmission intégrale). En résulte un comportement routier ultra-sûr, avec des limites d’adhérence à peu près inatteignables sur route et un freinage des plus mordants. De fait, la construction allégée de l’A4 - 1 510 kilos pour cette TFSI, soit 110 kilos de moins que la version V6 3.0 TDI Quattro 218 ch, 109 de CO2/km, facturée 2 600 € de plus – donne l’impression de conduire un modèle de catégorie inférieure. Des louanges que nuancent le manque de caractère du bloc TFSI : pour souple et volontaire qu’il soit, ce que traduisent des accélérations vigoureuses (5,8 secondes pour passer de 0 à 100 km/h, comme une Porsche Boxster) et des relances éclair, celui-ci fait preuve d’un caractère extrêmement linéaire, sans grande âme, et dans un bruit qui n’a rien de sportif. Monstre d’efficacité, cette A4 a finalement le défaut de ses immenses qualités : lui manque en effet cette petite étincelle de folie, cette pointe de « fun » qui caractérise par exemple la BMW Série 3 ou la plus récente (et fort piquante) Jaguar XE.