Nous avons donc eu entre les mains, pour cet essai longue distance (1 500 km parcourus), la version, ou du moins la motorisation qui sera la plus vendue, à savoir le diesel 1.6 TDI 105 ch, en finition Style bien dotée (voir page équipement).


Essai - Nouvelle Seat Toledo : elle fait le job

Force est de constater que ce diesel, bien connu dans le groupe VW, s'acquitte très honorablement de sa tâche. Son couple de 250 Nm, disponible dès 1 500 tours/min, lui permet de très correctes relances. Les accélérations ne sont pas foudroyantes, mais le poids assez contenu de la Toledo (1 254 kg à vide) lui permet de s'insérer tout de même très facilement dans la circulation. Il ne donne jamais l'impression de peiner ni de manquer de ressources, même si la plage d'utilisation du 1.6 est réduite, comprenez que rien ne sert de dépasser les 3 500 tours, il vaut mieux récupérer du couple sur le rapport supérieur. Seules les reprises sur autoroute, si l'on décide de conserver la cinquième, seront un peu laborieuses. Mais meilleures que celles d'une Mercedes Classe A 180 CDI de 109 ch (vérifié in situ).

Sur autoroute toujours, les bruits d'air et de roulement, à 130 km, se permettent de couvrir le ronronnement de la mécanique, devenue bien plus silencieuse depuis l'adoption du common rail. Une technologie qui a aussi permis d'abaisser la consommation puisque la moyenne sur nos 1 500 km (avec certes assez peu de bouchons, mais un rythme enlevé par ailleurs) s'est établie à 5,2 litres aux 100 km. Les 4,4 litres officiels ne sont donc pas atteints, mais sérieusement approchés pour une fois. Un sixième rapport aurait certainement permis d'abaisser cette moyenne. Ce que permet d'ailleurs la version Ecomotive de ce bloc, dotée d'un Stop&Start, qui annonce 3,9 litres de moyenne, soit un demi-litre en moins par rapport à la version standard, et 104 grammes de CO2 contre 114. Sur autoroute toujours, il est à noter que les tourbillons d'air font remonter la saleté de la route (par temps pluvieux comme nous avons pu le rencontrer) sur les vitrages latéraux, ce qui diminue progressivement la visibilité sur les côtés, sans que baisser et remonter les vitres n'améliore cet état de fait (ça étale la saleté plutôt qu'autre chose).


Neutre et à l'aise sur tous les terrains

Même s'il lui manque éventuellement un rapport, la boîte est agréable à manipuler, quoique peu rapide et est bien étagée. En ce qui concerne le confort de suspension, il est excellent sur autoroute, où les irrégularités sont bien absorbées, et le roulis maîtrisé. Ce dernier apparaît un peu en conduite dynamique sur petites routes, au détriment de la vivacité et de la précision de conduite. Toutefois le comportement, même si un peu pataud, reste globalement sain, avec un train avant qui élargit la trajectoire est cas d'optimisme forcené ou de route humide, tandis que le train arrière à essieu semi-rigide reste très neutre, ce qui est rassurant pour le conducteur lambda. La direction filtre un peu trop les sensations et les informations en provenance de la route. En conséquence, la conduite de cette Toledo n'est pas excitante pour un sou. On ne prend aucun plaisir à la mener, et la tendance sera à une conduite sage. Pas vraiment, pourtant, le crédo de la marque, qui revendique un certain dynamisme. L'ingrédient ne faisait pas partie de la recette de la Toledo.

Essai - Nouvelle Seat Toledo : elle fait le job

En ville, le rayon de braquage étonnamment court permet de se faufiler et de manœuvrer sans difficultés. La largeur assez réduite et une bonne visibilité aident à bien situer les coins à l'avant. À l'arrière, le gabarit est plus délicat à cerner et le radar de recul en option à 200 € sera utile si vous n'avez pas le compas dans l'œil. En effet, le coffre remonte haut et son côté massif peut gêner. La souplesse du TDI permet de garder une conduite coulée dans cet environnement qui n'est a priori pas le sien.


Dans tous les cas de figure les passagers bénéficieront d'une habitabilité au-dessus de la moyenne de la catégorie avec en particulier un très bon espace aux jambes. La largeur fera défaut si trois adultes prennent place sur la banquette, mais à deux c'est royal. Et cela sans sacrifier le volume de coffre. Avec 550 litres, c'est tout simplement le meilleur de la catégorie (avec la Rapid bien entendu), et le hayon dégage un accès large comme la cabine d'un A380, qui fait regretter une grosse marche obligeant à soulever les valises avant de les déposer au fond de la malle.


Nous ne nous prononcerons pas sur les motorisations essence, que nous n'avons pas essayées sur la Toledo. Mais nous avions eu entre les pognes sur la Skoda Rapid un 1.4 TSI 122 ch, qui s'était montré fort à l'aise. Plus performant que ce 1.6 TDI 105, plus vif et plus réactif à l'accélérateur, et accouplé à une boîte DSG7 toujours aussi agréable à l'utilisation. Le tout sans consommer beaucoup plus que ce diesel, puisque nous avions relevé 5,8 litres de moyenne, soit 0,6 litre seulement en sus. Il n'y a donc pas de raison que le constat soit différent sur la Toledo, qui partage l'intégralité de la base technique. De quoi faire hésiter, surtout les petits rouleurs, lorsque l'on sait qu'il est facturé au même prix à 100 € près, et que son agrément est supérieur avec cette DSG.