Nous avons réalisé notre essai avec un modèle 350 Bluetec. Un V6 diesel de 258 ch et 620 Nm de couple. Ce sera clairement, en France du moins, la motorisation la plus vendue. Avec sa consommation annoncée à 5,5 litres en mixte, et ses émissions de CO2 limitées à 146 grammes au minimum (c'est plus avec les jantes de plus gros diamètre), elle écope d'un petit malus de 400 € seulement. Les versions en jantes de 19 pouces et plus, comme notre modèle du jour, sont par contre à 155 grammes et avec un malus de 1 000 €.


Ce V6 carburant au gazole est particulièrement docile, mais ne manque pas de souffle. Les performances sont remarquables par rapport au poids de la voiture, en baisse toutefois d'une quarantaine de kilos grâce à l'emploi d'aluminium pour le toit et certains éléments de châssis. Il reste malgré tout un peu en dessous des 2 tonnes. Ce qui rend d'autant plus impressionnants les 6,8 secondes pour le 0 à 100 km/h et les 250 km/h en vitesse de pointe. Il est donc amplement suffisant pour aller faire ses courses au Bon Marché, et même pour des missions plus "dynamiques"… Les reprises sont musclées, même si la boîte 7G-Tronic manque un peu de réactivité en mode éco. C'est mieux en mode sport ou si l'on se sert des palettes au volant pour rester sur un rapport inférieur.

Performant donc, et relativement sobre puisque nous avons obtenu sur route un joli 8 litres pour 100 km, et un peu plus de 10 litres en conduite enlevée. Ce qui séduit aussi, c'est sa sonorité, mélodieuse, qui fait d'ailleurs plus penser à un V6 essence qu'à un V6 diesel à l'accélération. Les seuls décibels qui trahissent son origine roturière sont ceux qu'on entend à froid, de l'extérieur. Sinon c'est remarquablement bien filtré, comme tous les autres bruits d'ailleurs.


Confort et silence sont ses maîtres mots

Nous en venons aux deux principales qualités de cette Classe S sur route : son insonorisation et son confort. Concernant la première, elle est exceptionnelle, quels que soient la vitesse et le revêtement. Les bruits mécaniques, de roulement, d'air sont filtrés à la perfection, de telle sorte que la S relègue la BMW Série 7 au rang de tracteur agricole, et l'Audi A8 à celui de locomotive à vapeur. J'exagère, mais c'est l'idée. Les ingénieurs ont bien travaillé, le moindre décibel a été traqué et éradiqué. À vitesse stabilisée, le silence est quasi monacal.

Essai vidéo - Mercedes Classe S : l'A380 de l'automobile

Concernant le confort, là encore on est bluffé par la qualité d'absorption des irrégularités. En mode confort on se croirait à bord d'un tapis volant. C'est de la ouate. La suspension pneumatique airmatic, qui abaisse la caisse de 10 mm sur autoroute pour améliorer la qualité de pénétration dans l'air, fait des miracles. Même le mode sport reste confortable. Il affermit la voiture mais surtout pour la rendre plus agile. C'est le conducteur qui en profite alors dans les enchaînements de virage. Cependant, ici, on reste à quelques encablures de la référence en dynamisme qu'est la Série 7, plus gratifiante encore en conduite "je suis en retard"…

Les passagers, eux, en profitent pour se relaxer dans des sièges arrière qui peuvent être selon les options sélectionnées inclinables, chauffants, ventilés, massants, avec repose-jambes… Et se divertissent éventuellement grâce aux écrans 10 pouces en option en regardant la TV, en surfant sur le net ou en écoutant la radio, et en gardant leur coupe de Veuve Cliquot au frais dans le minibar. Privilège de riche…


Le "Magic Body Control" est une exclusivité mondiale

Malheureusement, notre voiture de test ne disposait pas de l'option "Magic Body Control" (il aurait fallu pour cela que ce soit une S500), la fameuse innovation mondiale, qui permet, grâce à une caméra stéréoscopique qui "scanne" la route en amont de la voiture, d'adapter la fermeté de la suspension au profil de celle-ci. Un nid-de-poule détecté, on assouplit, un dos-d'âne idem, un bitume en bon état, on raffermit pour éviter les mouvements de caisse. Les collègues qui disposaient de l'option ont conclu à un système qui ne fonctionne bien que dans certaines conditions, pas toujours réunies cependant.

Essai vidéo - Mercedes Classe S : l'A380 de l'automobile

Le bilan c'est que la suspension classique est déjà exceptionnelle d'efficacité, pas besoin de dépenser plus.

Nous terminerons avec direction et freinage. La première est assez déconnectée de la route et ne remonte que peu d'informations au conducteur, mais elle est précise et assistée juste comme il faut. Le deuxième est un exemple de facilité de dosage et de puissance, mais le poids de la voiture aura vite raison de son endurance. Vous l'aurez compris, ça sent très vite le chaud.

Clairement la philosophie de la voiture est autoroutière, et dans ce domaine, elle excelle. Elle est sur terre tel l'A380 dans les cieux : silencieuse et confortable.