Avec une appellation comme celle-ci, il est impératif d’offrir une mécanique qui a du coffre. Pour garantir cet agrément, Land Rover propose au bas mot du V6 (TdV6 de 258 ch et SdV6 de 292 ch), au mieux du V8 (Supercharged). Cette offre sera complétée par le gros V8 diesel (339 ch) ainsi qu’un petit 4 cylindres essence en 2014. Comme quoi, même les marques de luxe se démocratisent. Une version hybride est également au programme.


Le monstrueux V8 Supercharged d’origine Jaguar adopte un système d’injection haute pression, une gestion moteur Bosch, le calage variable des soupapes VCT et une suralimentation Twin Vortex TVS. La puissance atteint 510 ch. Mieux encore, les performances progressent également avec un 0 à 100 km/h effacé en 5,3 s. Autrement dit presque aussi bien qu’un BMW X5 M (4,7 s) et qu’un Mercedes ML63 AMG (4,8 s) plus puissants d’une quarantaine de chevaux.


Essai - Land Rover Range Rover Sport 2 : avec les compliments de sa majesté

Véritable machine de guerre, ce moteur rugit avec bien plus de hargne que sur le Range Rover. Aussi souple qu’un THP à bas régime, le V8 crache volontiers son couple musclé (625 Nm) aux 4 roues via l’excellentissime boite auto ZF à huit rapports. Cette dernière gère les passages de vitesses sans défaillance, avec un mode sport et un mode manuel commandé par les palettes au volant. Dommage que son nouveau design, pensé pour plus d’ergonomie, soit pénible à manipuler. On regretterait presque la molette d’origine façon Jaguar. Les ressources inépuisables de cette mécanique mettent à mal les lois de la physique, propulsant ainsi sans le moindre essoufflement les 2 310 kg de cette « armoire normande » à 230 km/h (vitesse bridée).


Plus compact mais aussi plus léger, le Range Sport peut enfin prétendre rivaliser avec les stars allemandes sur l’asphalte. Les ingénieurs de Land Rover ont remanié la direction et les suspensions de manière à garantir un plus grand dynamisme. Qu’importe la contrainte, l'engin reste stoïque et vire littéralement à plat. L’amortissement se veut plus ferme qu’auparavant sans pour autant devenir inconfortable et ce malgré les énormes jantes de 21 pouces. Ce comportement irréprochable et digne d’une voiture de sport est naturellement freiné par un poids important (2 tonnes) et un gabarit d’utilitaire. Quelques freinages appuyés permettent aussi de constater que les ingénieurs n'ont pas mégoté sur le diamètre des disques et le nombre des pistons. En parallèle, le Range Sport dispose d’une batterie d’aides actives à la conduite (répartition du couple, contrôle du roulis, garde au sol évolutive, etc.) prêtes à se déclencher dès le moindre écart suspect.


Dans l’appellation Range Sport, il y a aussi Range. Un patronyme qui dénote de très sérieuses aptitudes en offroad. Bien que 95% de la clientèle n’ose jamais poser une jante de 22 pouces dans la boue, le sable ou les rochers, le modèle de Solihull est capable de beaucoup de choses. Le constructeur a reconduit le Terrain Response du Range. Il s’agit d’un système qui configure la hauteur, la motricité et les différents blocages de différentiel du véhicule en fonction des besoins. Le conducteur n’a strictement plus rien à faire, le Range se charge de tout. Mais si l’envie de gadoue vous démange, ce dernier dispose de 5 modes de réglage (sable, neige, rochers, etc.) et c’est alors vous le boss. La suspension pneumatique gagne également en hauteur. Elle offre un débattement de 265 mm. Certainement le plus doué des 4x4 de luxe compacts, il franchit des gués de 85 cm de profondeur.