L’ancienne R8 était disponible en V8 et V10. Faute de ventes insuffisantes, le V8 ne sera pas renouvelé et la nouvelle génération sera uniquement disponible en V10 décliné en deux puissances. Sans dévoiler toutes ses munitions, la marque aux anneaux a d’ores et déjà annoncé qu’une version e-tron sera commandable à la demande et par conséquent à un très petit nombre d’exemplaires dans quelques mois.

Commercialisée uniquement en V10, la R8 ne suit pas la mode. Ici pas de downsizing ou de turbo mais un bon vieux 5.2 atmosphérique. Les puristes apprécieront. Disponible en 540 (540 Nm) ou 610 ch (560 Nm) suivant la version, ce moteur affiche des performances de tout premier plan quelle que soit sa configuration.

 

R8 V10

R8 V10 Plus

0 à 100 km/h

3,5 s

3,2 s

0 à 200 km/h

11,3

9,9 s

Vmax

320 km/h

330 km/h

Poids

1 595 kg

1 555 kg

Comme vous pouvez le voir sur le tableau, le V10 Plus affole encore plus les chronos mais le V10 « de base »  est très loin d’être ridicule.

Comme souvent, c’est la version la plus puissante que nous avons eu l’occasion de prendre en mains. Malheureusement pour nous, pas de circuit, ce qui est bien dommage car il s’agit du terrain de prédilection de la V10 Plus. Dès la mise en route, la sonorité du V10 vous fait prendre conscience de votre chance. Et pour ceux qui en douteraient, il suffit de jeter un œil aux yeux des personnes vous croisant pour en être persuadé. Les premiers tours de roues sont toujours impressionnants, pas forcément en raison de la puissance mais plus du gabarit très large et de la visibilité plus que réduite. Mais au fil des kilomètres, on retrouve l’une des principales qualités de la R8 à savoir sa facilité de prise en main, qui donne l'impression à un conducteur lambda de se prendre pour un pilote. Une impression due en partie également à la boîte S-Tronic, à l'aise dans la majorité des situations, même si sa gestion peut sembler parfois bizarre. Ainsi, le mode Drive a tendance à passer les rapports trop rapidement avec même des décélérations en roue libre pour favoriser la consommation tandis que le mode Sport les retarde trop.  Au final, c’est avec les palettes que s’apprécient le mieux cette R8. D’une simple pichenette les rapports montent ou descendent selon votre bon vouloir. Sans aucune surprise, les accélérations vous collent littéralement au dossier des sièges baquets. Heureusement leur maintien est excellent. 

Essai vidéo - Audi R8 : retour aux affaires

Le V10 dans cette déclinaison Plus développe 60 ch de plus que sur l’ancienne version et le poids diminue de 15% alors que la rigidité a été renforcée de 40 %.  Pourtant, ce qui frappe le plus au début de notre parcours, c’est les progrès qui ont été faits en termes de confort. Plus besoin d’aller chez l'ostéopathe, la R8 se révèle nettement plus confortable et il n’y a que lorsque la route se dégrade véritablement que les vertèbres se rappellent à votre bon souvenir. Si on  ne peut que saluer ses progrès, la R8 demeure une arme sur la route. La direction est consistante et précise, le freinage carbone/céramique est un mélange d’endurance, d’efficacité et de progressivité mais c’est surtout le comportement qui impressionne. Quelque soit le revêtement, la R8 n'est jamais prise à défaut. Alors, bien évidemment, on connaît l’efficacité du système Quattro mais ce qui est nouveau c’est qu’Audi a augmenté le côté joueur de sa sportive, comme c'est le cas sur le TT. Ainsi, suivant les conditions, le couple peut être transféré à 100% sur l’essieu avant ou arrière. Le conducteur retrouve le traditionnel Drive Select avec ses 4 modes (Auto, Confort, Sport et Individual) mais celui-ci se voit greffer 3 réglages supplémentaires liés aux conditions climatiques (sec, neige et mouillé). Ajoutez à cela, un ESP déconnectable sur plusieurs niveaux et vous obtenez une multitude de réglages pour le bonheur de chacun. Sur route ouverte, nous n’avons pris le risque de débrancher toutes les aides électroniques mais simplement mis l’ESP en mode sport.


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Et là, pas de doute, cette R8 est désormais beaucoup plus amusante à mener. Ainsi, en sortie de virage, si l’on accélère fort, on sent que l’arrière effectue une légère glisse mais celle-ci est vite annulée par le système quattro qui bascule le couple sur le train avant. On remarque également que l’inscription en virages se fait avec une très grande aisance mais à rythme élevé que cette R8 n’est pas pénalisée par un sous virage souvent présent sur les transmissions intégrales. Enfin, Audi a compris que la sonorité jouait un rôle important aux sensations que l’on pouvait ressentir. Jusqu’alors, il fallait enclencher le mode sport pour bénéficier d'échappement plus sonore. Aujourd’hui, à tout moment, vous pouvez ouvrir les valves d'échappement à tout moment des vocalises du V10. Très pratique pour circuler en toute discrétion en ville ou alors pour se faire plaisir sur des routes des montagnes, que ce soit lors des phases d’accélération ou de rétrogradage. Du pur bonheur…Bref, vous l’aurez compris, Audi nous propose aujourd’hui une copie presque parfaite.