3. Sur route : le plaisir sous plusieurs formes

Ce qui séduit avant tout dans la Camaro, c’est son méchant V8 et la sonorité qui s'en dégage. Rauque, viril qui fleure bon le Redneck et la Budweiser. Une fois réveillé le bloc pousse fort et longtemps. Du genre à vous coller au siège et vous donner des palpitations. De l’adrénaline pure aussi efficace et finalement moins chère qu’un gramme de cocaïne. En bonne américaine, la Camaro s’avère plus à l’aise sur les longues lignes droites que dans les courbes serrées. La Yankee est en effet handicapée par sa masse (1 800 kg) importante. Sa direction manque de précision mais dans l’ensemble, la caisse est plutôt bien équilibrée. Ce sont ses défauts qui font en quelque sorte ses qualités. Pour tempérer la cavalerie qui pousse le train arrière, la Camaro est équipée du Stabilitrak (ESP) et d’un freinage Brembo, un poil mollasson, mais endurant. Et en ce qui concerne le confort, la Camaro est nettement plus accueillante que la R300. Ses suspensions souples, et son acoustique soignée sont une invitation au voyage.

Assis directement sur le train arrière équipé en option d'un autobloquant, on est aux premières loges pour sentir les dérobades de la R300 et son derrière mobile à volonté. Heureusement, la direction, ultra-rapide, précise et bien sûr non assistée, permet de revenir dans le droit chemin avec aisance même s'il faut rester un tant soit peu humble sur le sec, et préférer un rythme de sénateur dès les premières gouttes. Le 2.0 Ford, hyperactif, se déchaîne au-dessus de 5 000 tr/min mais se joue avec aisance du poids de l'ensemble à tous les régimes, bien aidé dans sa tâche par sa boîte de vitesses aux débattements ultra-courts qui est un vrai bonheur à manipuler, l'accélération ne semblant pas faiblir entre chaque rapport jusqu'au rupteur de cinquième. Malgré des sensations dignes d'une voiture de course immatriculée pour la route, la R300 reste étonnamment confortable, absorbant la majorité des irrégularités de la route, notamment grâce à ses pneus à flancs hauts.