A l'épreuve de la route, d'autres bonnes surprises ont succédé à celles "évoquées" en première page. En effet, non content d'être beau, l'Evoque est en plus hyper efficace sur la route, mais aussi en dehors.


Nous avons pu rouler avec le moteur essence SI4 de 240 ch, et avec le diesel SD4 de 190 ch, à chaque fois accouplé à la transmission automatique à 6 rapports de la marque.

Essai - Land Rover Range Rover Evoque : chic et sport, on adore !

Evacuons d'entrée de jeu le bloc essence, qui ne représentera en France qu'une infime partie des ventes (moins de 10 %). C'est un 4 cylindres assez rageur, qui emmène sans peine les 1 700 kg minimum de la bête. Avec la BVA, les reprises sont franches, malgré un temps de réponse assez important de la boîte. Par contre il peine un peu dans le haut des tours, et la vitesse maxi est difficilement atteignable. Les 240 ch. ne semblent pas y être, peut-être un effet conjugué de la BVA et d'un rodage encore insuffisant. Par contre la souplesse est bien au rendez-vous, et l'insonorisation impeccable. C'est tout juste si l'on entend le moteur à régime stabilisé, et à peine plus en accélération. On se surprend même à désirer un son plus rauque. Celui que pourrait apporter un plus noble bloc V6 compressé ?

La consommation est difficile à contenir, et lors de notre parcours, certes exigeant car contenant des sections hors-piste, nous n'avons pas pu descendre sous les 12 litres aux 100 km, alors que ce bloc est annoncé à 8,7 l en consommation mixte (pour 199 g de CO2 par km).


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Concentrons-nous sur le bloc diesel SD4. Un 2.2 dans sa version 190 ch. avec BVA et équipé, pour notre modèle d'essai, du système Adaptive Dynamics. Ce dernier comprend des supensions à fluide magnétique, baptisées MagneRide. Un calculateur analyse en permanence la configuration de la route et adapte la dureté de la suspension en agissant justement sur les particules magnétiques. Un mode sport permet de rester en permanence sur le mode le plus ferme, au bénéfice de la tenue de route. Dans cette configuration, les cadrans du tableau de bord virent d'ailleurs à la couleur rouge. Sympathique. Facturée 1 240 €, cette option ravira les amateurs de châssis ferme et très dynamique. Ainsi doté, l'Evoque vire parfaitement à plat et absorbe dans le même temps avec une déconcertante facilité toutes les aspérités de la route. Bluffant.

Rassurez-vous, les suspensions classiques (celles équipant la version essence essayée) sont également étonnamment efficaces. Le compromis confort/comportement est parfaitement étudié, il est d'ailleurs rare de conduire des véhicules aussi parfaitement suspendus que cet Evoque.


Un diesel SD4 bien adapté à l'esprit de l'Evoque

Concernant le caractère du diesel SD4, il convient bien à la philosophie du véhicule. Moins rageur que le bloc essence, il est toutefois suffisamment puissant pour mouvoir sans problème le poids de l'ensemble. Son couple de 420 Nm permet de bonnes relances et de bonnes performances en tout-terrain. Seule la boîte nous a fait pester, de par son manque de réactivité. Le moteur sait aussi rester discret. Bien encapsulé, il se fait oublier à régime stabilisé, et ce n'est qu'en pleine accélération que son grondement vous rappellera son origine agricole.

La consommation reste par contre une fois encore difficile à contenir. Annoncée de façon optimiste à 6,4 l/100 km, il nous a été impossible de descendre sous les 9,5 l/100. La boîte mécanique est censée être plus sobre de 0,7 litres, soit 5,7 l/100 km (avec respectivement 169 et 149 g de CO2/km). Nous tenterons de le vérifier lors d'un futur essai. Pour information le TD4 150 ch. affiche exactement les mêmes chiffres de consommation que le SD4. Seul le eD4 2 roues motrices consomme moins avec une moyenne annoncée à 4,9 l/100 km et des rejets de CO2 à 129 grammes par km. Nous demandons à voir... Mais cette version 4x2 ne sera commercialisée qu'à partir de début 2012.

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Deux moteur donc et deux caractères différents, mais des qualités communes. Le confort nous l'avons déjà évoqué, mais aussi le comportement. Très sain, jamais piégeur, il faut abuser de la pédale de droite pour aller chercher les limites du châssis. Les aides à la conduite sont nombreuses (ESP, antipatinage, contrôle de freinage en courbe, contrôle du roulis, contrôle de frein moteur, assistance au démarrage en côte, desserrage progressif des freins en descente, etc...) et jamais trop intrusives. Le freinage est facilement dosable et n'a montré aucun signe de fatigue sur les portions sinueuses où il a été mis à l'épreuve.


En ville, le gabarit réduit facilite les évolutions et le parking. Par contre la largeur conséquente oblige à bien cerner les limites du véhicule, tandis que la faible hauteur des vitres et particulièrement celle du hayon limite la visibilité. Pour l'arrière, les gros rétroviseurs et le radar de recul compensent heureusement. On ne peut définitivement pas avoir l'esthétique aguicheuse et les aspects pratiques réunis...

Quoi qu'il en soit, que ce soit en ville, sur route ou sur autoroute, on a véritablement l'impression d'être au volant d'un véhicule de catégorie largement supérieure, comme si on était au volant... d'un Range justement ! En plus petit, c'est tout...


Des capacités hors-piste étonnantes

Pour les capacités routières, c'est du tout bon, on l'a vu. Pour ce qui est du hors-piste, le look ravageur et le gabarit réduit, ainsi qu'une garde au sol légèrement réduite par rapport aux franchisseurs de la marque, laissaient craindre le pire. Inquiétudes tout de suite contrées par les responsable de Land Rover. L'Evoque est le plus petit de la gamme, mais ce n'est pas pour autant qu'il a perdu en aptitudes nous ont-ils soutenus. C'est un "concentré de Land Rover".

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Et de nous le prouver en n'hésitant pas à nous concocter sur le parcours d'essai des zones de hors-piste. Et pas de la gnognotte, croyez-moi ! Rien n'a été épargné à nos Evoque : terrains gras, grosses pentes, rocailles, descentes à pic, gués. Les seuls soucis rencontrés par 2 de mes confrères ont été... des crevaisons ! Confirmation de la difficulté des parcours empruntés, et occasion de se rendre compte que le système d'alerte anti-crevaison est efficace.

Lors de ces évolutions, nous avons pu nous rendre compte de l'efficacité de la transmission 4x4 permanente de l'Evoque. Entièrement gérée par le système "Terrain Response", elle possède 4 modes prédéterminés : normal, herbe/gravillons/neige, boue/ornières et sable. Selon le mode sélectionné, la direction, la réponse à l'accélérateur, la suspension sont gérées différemment pour obtenir une traction maximale.

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Dans les descentes, le HDC (contrôle de vitesse en descente) se charge de réguler la pression de freinage et maintient une vitesse constante, que l'on peut d'ailleurs prédéfinir à l'aide des boutons du régulateur de vitesse, entre 6 et 12 km/h. Activé, ce système permet de ne s'occuper que de la direction. Pas nouveau, mais encore une fois bluffant d'efficacité.

En mode boue et ornières, un graphique indique l'angle et la direction de braquage des roues, ce qui permet de savoir où on en est, fort pratique. De même, lorsque le véhicule est équipé de l'option "caméras panoramiques" (1 420 €), un système de 4 caméras permet d'avoir une vue sur tous les côtés du véhicule, reprise sur l'écran multimédia, et ainsi de se rendre compte de l'espace disponible autour du véhicule. Un système qui marche également sous l'eau ! Testé et vérifié par nos soins...

Finalement, ce que l'Evoque craindra le plus, ce sont les griffures des ronces sur sa jolie carrosserie, une situation qui, s'il est utilisé comme la majorité des SUV, ne risque pas d'arriver si souvent... Car ne nous faisons pas d'illusions, il sera une star des villes, pas une star des champs.