Sous son long capot, le coupé allemand abrite en entrée de gamme, c’est le cas ici, un V8 bi-turbo de 455 ch. Si vous souhaitez pousser le vice, Mercedes propose également un V8 63 AMG de 580 ch et quitte à sombrer dans la démesure pousser jusqu’au V12 65 AMG bi-turbo de 630 ch.

Le V8 qui œuvre ici cube 4,7 litres et délivre un couple maxi de 700 Nm garanti par une paire de turbos. En d’autres termes, c’est amplement suffisant pour enrhumer tout ce qui se présente face à vous sur les routes de France et envoyer la grosse allemande (2 090 kg) à 100 km/h en 4,6 s. Ce V8 est un gros matou que l’on prend plaisir à écouter ronronner. Un râle viril et suffisamment maîtrisé pour flatter l’oreille sans devenir envahissant. L’insonorisation à bord est tellement bien maîtrisée que l’on peine à connaître la vitesse à laquelle la voiture roule.

Il en va de même pour son tempérament à la conduite. Ce moteur d’une souplesse extraordinaire à bas régime est très agréable à mener en ville et envoie du très lourd aux 4 roues (ici version 4 roues motrices/4Matic) lorsque l’horizon s’éclaircit. Les montées en régime sont linéaires mais jamais violentes, ce qui colle au caractère « GT » du véhicule. La boîte automatique qui l’accompagne égrène les 7 rapports en douceur et de manière fluide. On lui préfère toutefois la ZF de chez Bentley qui, elle, les enquille à la vitesse de la lumière. Bien que la voiture dépasse les 2 tonnes, le V8 n’a aucun mal à la relancer y compris dans les tours. Le conducteur en a toujours sous le pied.

Cette santé, la S coupé la paye – ou plutôt le propriétaire - par un appétit démesuré. La consommation moyenne ne descend que très rarement sous les 18 l/100 km, ce qui offre une autonomie limitée, d’environ 400 km, en fonction de la réserve en carburant (80 litres). Sans oublier le malus de 8 000 € qui accompagne l’achat de la voiture (219 g de CO2/km).

Compte tenu de son gabarit et de sa masse importante, la Mercedes Classe S 500 Coupé ne se positionne pas comme une sportive. Ses trains roulants bénéficient pourtant d’un traitement différent par rapport à la berline dont elle découle. À commencer par son centre de gravité abaissé. L’allemande n’a pas droit au système « Magic Body Control » qui compense la prise de roulis en inclinant la caisse (réservé aux versions AMG) mais bénéficie d'un d'amortissement pneumatique aux réglages spécifiques. Ce dernier contient plutôt bien les mouvements de caisse mais offre surtout un confort de très haute volée. Son domaine de compétence, c’est sans aucun doute le voyage. À haute vitesse, l’allemande est posée sur des rails et avale les kilomètres en toute sérénité. La transmission intégrale 4Matic qui équipe cette version offre une répartition du couple à dominante propulsion (55 % sur l’arrière). Toutefois, l’intérêt d’une transmission intégrale n’a que peu de valeur ajoutée pour ceux qui habitent « hors reliefs ». L’argument sécuritaire n’a ici aucune incidence sur la conduite tant la liste des aides est vaste : aide au maintien dans la voie, correcteur de trajectoire, système de pré-collision, anti-patinage, détecteur de somnolence, vision nocturne, etc.

Sortie des grands axes, la S coupé s’avère plus difficile à appréhender notamment en ville du fait de ses voies larges (1,90 m). La caméra 360°, certes très pratique, ainsi que le stationnement automatique n’enlèvent pas la difficile et lente évolution du coupé lorsque le trafic est dense ou les rues encombrées. Enfin, sur petites routes, la S coupé n’est pas un modèle d’agilité à cause de son empattement gigantesque (2, 95 m). Le mode sport n’offre que très peu d’intérêt sur la réponse moteur et la direction, déjà consistante et précise. Côté freinage, on ne peut aller à l’encontre d’une certaine inertie due au poids important de la voiture, mais on salue l’endurance et le mordant du système en place.