Membre du groupe Fiat, la marque au Trident est réputée pour ses V8 chantants. Des moteurs essence en provenance de Modène (Ferrari) et revisités par la marque. Dans sa logique de conquête européenne, la Ghibli n’aura malheureusement pas droit à cette noblesse. Elle se « contente » de classiques V6 essence et d’un moteur diesel ! Une première dans l’histoire du constructeur. Comme Porsche et Jaguar, Maserati cède à son tour aux sirènes du gasoil. Un passage obligé pour qui souhaite s’exporter massivement en Europe et surtout à destination des entreprises.


Un diesel d’accord, mais pas n’importe lequel. Pas question d’implanter un vulgaire 4 cylindres sous le capot de la diva. Maserati a pioché dans la banque d’organes du groupe Fiat et notamment chez Jeep où un V6 diesel officie. Ce moteur 3.0 conçu par VM Motori, une société détenue par le groupe Fiat, a bénéficié d'un développement spécifique. Le V6 Maserati reçoit notamment un turbo à géométrie variable et quelques raffinements propres à la marque. Ainsi, il développe une puissance de 275 ch et délivre un couple maxi de 600 Nm. Mais c’est surtout son taux d’émissions qui va lui ouvrir les portes des sociétés. L’italienne affiche 158 g/km et se situe dans la case accessible pour les flottes (TVS de 11,5 €/g de CO2 soit environ 1800 €. )


Maserati a orienté la philosophie de ce moteur vers le confort et la douceur. Jamais brutal, le V6 distille la puissance aux roues arrière de manière discrète et feutrée. Ces dernières sirotent le couple comme un cocktail sur une plage ensoleillée. Ce résultat est obtenu grâce à l’excellente boîte auto ZF à 8 rapports. La même qui équipe la Jaguar XF, l’Audi Q7, la BMW Série 7 ou encore le Range Rover. Dommage que le maniement du levier, ici exécrable, n’ait pas fait l’objet du même traitement que la concurrence. Toutefois, le mariage entre les deux mécaniques séduira les gros rouleurs mais beaucoup moins les amateurs de sensations, car hormis sa transmission propulsion, la Ghibli n’a rien de sportif. Son poids (1 850 kg) pénalise le dynamisme au même titre que son gabarit (1,95 m de largeur) qui réclame un temps d’adaptation. La touche Sport placée à côté du levier de vitesses transforme la sonorité du V6 en un grondement de bon gros V8 américain. Les accélérations et les reprises s’améliorent ainsi et permettent à la Ghibli d’abattre le 0 à 100 km/h en 6,3 secondes. La consommation reste correcte pour la catégorie avec une moyenne de 10,6l/100 km durant notre test.


Bâtie sur la même plateforme que la Quattroporte, elle en reprend aussi les trains roulants (essieu avant à triangles superposés et train arrière multibras). L’amortissement piloté proposé en option est hautement recommandable car très performant. La filtration excellente combinée à une insonorisation de qualité garantit des voyages sans fatigue. Maserati a aussi équipé sa Ghibli d’un différentiel arrière à glissement limité qui s’avère très précieux sur les petites routes. À l’inverse de ses sœurs fonctionnant à l’essence, la Ghibli n’a pas le droit à la transmission intégrale.