Pourtant, la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal l'a encore affirmé ces derniers jours. Egalement chargée des Transports, elle a dit souhaiter un gel des tarifs des autoroutes en 2015, alors qu'une hausse de 0,57% est prévue au 1er février. Pendant ce temps, une commission parlementaire avance l'idée d'une résiliation des contrats de concessions, sauf qu'une telle anticipation coûterait au minimum 20 milliards d'euros selon le rapport d'étape.


Alors ? Alors, il y aurait pire. Tout ceci ne serait que du vent. Un accord aurait été passé dès l'automne 2013 entre l'Etat et les sociétés d'autoroutes devant déboucher sur une augmentation de 1,5 %. Pourquoi ? Pour compenser une hausse de 50 % de la redevance domaniale, une taxe dont les sociétés s'acquittent, l'Etat a dû accorder une compensation. Cette compensation doit prendre la forme d'une hausse des tarifs de 1,5 % sur 2015-2018, dont + 0,5 % en février 2015.


On est donc loin d'une tendance à la baisse des tarifs. Quant aux concessions, elles font remarquer qu'il faut regarder dans la durée totale de la concession pour avoir la rentabilité véritable. Elles soulignent ainsi qu'elles n'ont pas seulement acheté des concessions mais aussi repris la dette des autoroutes pour 39 milliards d'euros au total. Dès lors, elles n'auront pas atteint leur point d'équilibre, c'est-à-dire remboursé leur investissement initial, avant 2021. Bref, on n'est pas près de rouler gratis le week-end.