Il n’y a pas un homme politique qui n’ait pas un avis sur combien devrait coûter la future taxe carbone. 0, 14, 20, 32, 50, 100€, qui dit mieux ?

En attendant que le gouvernement finisse de statuer sur le montant de celle qui est appelée officiellement Contribution Climat Energie (CCE), chacun y va de son avis. Le premier à s’être prononcé est Michel Rocard qui présidait la commission d’experts qui était chargé d’en élaborer les détails et l’établissait à 32€ la tonne de carbone. Jugé trop élevée et donc insupportable pour de nombreux ménages, François Fillon avait évoqué (un peu tôt selon Nicolas Sarkozy) un montant de 14€.

D’autres voix s’élèvent, la plus notable et surprenante étant probablement celle de Ségolène Royale, présidente de la région Poitou-Charentes et ancienne candidate aux élections présidentielles en 2007, qui s’y oppose totalement, le jugeant à la fois injuste et inefficace.

Mais de l’autre côté du spectre, on estime au contraire le montant de François Fillon trop léger pour véritablement être efficace et changer les habitudes en n’augmentant le prix du litre d’essence « que » de 3 centimes. C’est en tout cas l’avis de Nicolas Hulot, comme il l’a confié au journal Libération lundi : « Si on considère que le but c'est de changer les comportements et que le signal prix est un bon levier, alors il faut un niveau de départ plus élevé, à 20 euros au moins ». Mais il estime aussi que ce serait une taxe inutile si on ne s’engageait pas à la relever régulièrement. : « 50 à 55 euros en 2020, 100 en 2030 ».

Ce sera donc maintenant au gouvernement de trancher demain et la tâche s’avère ardue : impopulaire ou inefficace, il faudra choisir.

Mais on sait d'ores et déjà que l'intégralité des recettes sera reversée à des projets écologiques. Parmi ceux-ci, citons l'augmentation du réseau de piste cyclable ou l'instauration d'une prime pour l'achat d'un vélo, afin de notamment faire baisser la statistique honteuse selon laquelle 50% des déplacements automobiles font moins de 3km.

Source : AutoActu