Les associations européennes du secteur des transports UIC, CER, EIM, UIRR, UNIFE et ERFA ont publié une étude sur le lancement des "Monster trucks" (camions monstres) : ces derniers rendraient le transport routier moins cher qu'il ne l'est actuellement et impliquerait un nouveau transfert modal du transport de marchandises par voie ferroviaire vers le transport routier. Mais encourager l'admission et la prolifération des méga camions sur les routes européennes n'est certainement pas compatible avec la vision d'un marché du transport plus durable. Ces véhicules de 25 mètres de long et de 60 tonnes, aujourd'hui testés à travers l'Union européenne pour leur capacité à transporter de plus grands volumes en moins de trajets, ont été fortement critiqués par l'industrie ferroviaire qui les accuse de "gonfler" la demande en transport routier de manière non durable.

Il faut savoir que de plus en plus d'Etats membres considèrent ces "camions modulaires" comme une solution potentielle au problème grandissant de la pollution et des encombrements en Europe. En ce moment, ces camions sont interdits dans une grande partie des Etats membres où la longueur maximale des camions est limitée à 19 mètres et le poids ne doit pas excéder 40 tonnes. La Suède et la Finlande les ont toutefois autorisés et l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark envisagent de le faire aussi. La Commission européenne a récemment annoncé qu'elle lancerait une étude pour évaluer s'il est profitable de les mettre en circulation au niveau européen, en amont de la publication de son Plan d'action pour la logistique prévu pour fin 2007.

L'Union internationale des transports routiers (IRU) indique : "Du point de vue des entreprises, l'approche modulaire améliore l'efficacité et la rentabilité, puisqu'elle leur permet de réduire les frais de carburant en transportant le même volume de marchandises avec moins de véhicules. D'un point de vue écologique, l'approche modulaire est synonyme de diminution du nombre de trajets, et donc des émissions polluantes et de la congestion."

Les associations du transport ferroviaire ne sont pas d'accord. Elles estiment que l'introduction de tels véhicules produirait l'effet inverse : "Si le transport routier devenait encore moins cher, une nouvelle demande en transport serait générée. Il se produira un déclin de la demande en transport ferroviaire qui ne produit qu'un cinquième des émissions provenant du transport routier, nuisant alors à l'objectif de l'UE de réduction des émissions de 20% d'ici 2020. L'autorisation des méga camions augmentera également la gravité des accidents de la route et impliquera de changements coûteux dans les infrastructures. Les routes, les ponts, les ronds-points et les zones de stationnement existants devront en effet être modifiés afin de permettre à ces camions monstres de passer".

Source : EurActiv