Aux Etats-Unis, le secteur automobile est sans doute l’un des plus touchés par la crise économique actuelle : démission du PD-G de GM, rejet des plans de restructuration de GM et Chrysler par Obama, et surtout, chute des ventes de véhicules neufs de 41% par rapport à l’an dernier.

Pourtant, des analystes américains tels que John Wolkonowicz annoncent que l’année 2010 pourrait être une année pivot pour les constructeurs, si, bien évidemment, ils parviennent à subsister jusque là. Trois raisons principales à cela : l’espoir de la réouverture du robinet du crédit, la baisse des impôts prévue par le plan de relance du gouvernement, et surtout… une probable augmentation de la demande de véhicules neufs !

Tout ira bien…

Ces analystes ont en effet réalisé que le parc automobile américain était sur le point de s’épuiser. Ils ont calculé qu’en moyenne, les propriétaires de véhicules neufs conservaient leurs voitures plus longtemps qu’auparavant (en moyenne 9,4 ans), et préféraient ainsi investir en réparations plutôt que de racheter de nouveaux modèles. Par ailleurs, la quantité d’autos mises à la casse en 2008 serait de 11 à 13 millions, contre seulement 9 millions de ventes de véhicules neufs (déséquilibre du taux de mise à la casse). Les acheteurs préférant investir dans des occasions, moins chères, ils en ont déduit que l’offre de véhicules de seconde main allait diminuer. Ceci provoquera une hausse de leur valeur et donc un rapprochement des prix avec ceux des véhicules neufs. Résultat : les consommateurs seront davantage tentés par le neuf. Selon Bob Schnorbus, économiste en chef chez J.D. Power & Associates, d’ici le début de l’année 2010 “on aura franchi un cap, et la tendance sera de nouveau à acheter des voitures” .

Voilà une analyse un poil tirée par les cheveux, qui s’apparente beaucoup à la méthode Coué ! Dans un marché en berne, où le niveau de confiance dans les capacités de rebonds des constructeurs autos est proche de zéro, voilà que des experts viennent nous annoncer que, coup de bol, l’an prochain, tout le monde aura besoin d’une voiture neuve ! Heureusement, d’autres analystes conservent un peu d’objectivité. Pour Chuck Schifsky, porte-parole pour Honda, "Il existe trop de variables sur le marché pour prédire avec certitude le moment où le marché va se retourner". Admettons que les calculs soient bons, on peut par exemple se demander si les acheteurs potentiels passeront à l'acte en craignant que la marque dans laquelle ils souhaitent investir coule quelques mois plus tard...

Source : Newsweek

Photo : France24