Si certains constructeurs se sont dotés de motorisations diesel en piochant dans la banque d’organes de certains grands groupes comme Volkswagen, Subaru a décidé de jouer une carte différente avec une motorisation conçue interne respectant la philosophie de la marque.

Ainsi, fort de son expérience dans l’élaboration des moteurs à plat, Subaru a décidé de garder cette même architecture pour son diesel, ce qui en fait le premier moteur diesel à cylindres opposés à plat. Techniquement, ce 4 cylindres qui apparaît comme un concentré de technologie se caractérise par trois atouts majeurs :

  • Entièrement en aluminium, il se distingue par son équilibrage naturel qui lui permet de réduire les vibrations et ainsi se dispenser de masse d’équilibrage. Il est aussi léger. 8 kg de moins que le 2.0 T essence de la WRX mais également 20 kg de moins que celui de la BMW 320d.
  • L’entraxe réduite des cylindres et la taille particulièrement raccourci du vilebrequin (plus que celle des modèles essence) offrent plus de rigidité, de compacité, et une meilleure réponse à l'accélérateur.
  • Comme c’est déjà le cas des moteurs essence, le boxer diesel a la majorité de ses organes implantés horizontalement, ce qui permet une répartition de sa masse vers le bas et contribue ainsi à abaisser le centre de gravité de la voiture.

A la réponse quelle est la sonorité d’un boxer diesel ? Rien de révolutionnaire puisque le moteur Subaru émet le même bruit que les autres moteurs diesel classiques. On notera à froid quelques claquements mais rien de grave car la situation s’améliore grandement en fonctionnement où il se montre particulièrement silencieux.

Ceux qui n’ont jamais conduit de moteur à plat seront étonnés lors de la mise en route par la perception de sa prise en charge. C’est exactement ce qu’il se passe sur ce boxer diesel où l’on ressent la mise en marche des pistons. Une sensation rare qui se traduit par quelques vibrations au niveau du pédalier et du levier de vitesses.

Essai - Subaru Legacy Station Wagon Boxer Diesel 2.0 : évolution logique ou sacrilège ?

Passée cette première impression, on entre tout de suite dans le vif du sujet. Les 150 ch à 3600 tr/min et les 350 Nm disponible sur une plage comprise entre 1800 et 2600 tr/min sont bel et bien présents. A la moindre accélération, le 4 cylindres n’hésite pas à monter dans les tours. Atteindre, ainsi, les 4 000 tr/min ne lui pose aucun problème. Un caractère qui le fait ressembler à certains moteurs essence. A titre de comparaison, le 2.0 dCi de chez Renault fait 340 Nm. Une valeur commune avec le 2.2 i-CTDi de Honda, le Boxer est dans la moyenne du marché mais c’est son tempérament qui fait la différence.

Essai - Subaru Legacy Station Wagon Boxer Diesel 2.0 : évolution logique ou sacrilège ?

A l’usage, si la montée de couple est franche, on constate rapidement un petit creux en dessous des 1800 tr/min, ce qui oblige à jouer du levier de vitesses si vous êtes par exemple en 2e. Couplé à une boîte manuelle à 5 rapports alors que la plupart des concurrents en propose 6, cette dernière ne nous a pas ébloui en raison de rapports longs (notamment la 4e) et de passages fermes. On regrettera aussi l’absence de boîte automatique. Malgré ces deux reproches, le boxer possède un comportement particulièrement dynamique qui colle bien selon nous à la philosophie du constructeur. Les conducteurs qui découvriront cette motorisation seront surpris de ce tempérament, d’autant plus que sa consommation reste mesurée. Nous avons ainsi enregistré une moyenne de 7 l/100 km. L’autre grand avantage sur le plan pécuniaire est le contrôle des rejets de CO2 avec 151 grammes, ce qui place la Legacy Station Wagon dans la zone neutre. Une première pour une Subaru de ce gabarit !