Le constructeur allemand de camions Man, qui a proposé de racheter le suédois Scania, envisage de prendre une participation dans le capital de son concurrent Volkswagen pour avoir plus de poids en cas de fusion à trois, rapporte Focus.

On sait Porsche actionnaire de Volkswagen et toujours intéressé par une augmentation de sa participation.

Porsche pourrait rencontrer sur son chemin un autre acteur de l'automobile en la personne (morale, la personne, comme on dit) du constructeur de poids lourds MAN.

Le magazine allemand Focus, dans son édition de samedi dernier, rapporte en effet que Man envisage de prendre jusqu'à 10% du capital de Volkswagen, ajoutant que le groupe bénéficie pour cela de l'appui de ses banques.

Pourquoi une telle manœuvre? Tout simplement pour être plus fort dans la bataille (les négociations, c'est selon le point de vue que l'on adopte) qui l'oppose au groupe Volkswagen pour la prise de contrôle d'un autre constructeur de poids lourds, le suédois Scania.

Volkswagen actuel actionnaire de Scania, MAN intéressé par Scania, le premier souhaite une alliance à trois, le second a amélioré son offre hostile sur Scania mais doit aussi préparer le terrain pour une future alliance à trois qui arrangerait tout le monde. Et quel meilleur moyen pour trouver le meilleur terrain d'entente que d'avoir un pied chez son adversaire?

Focus rapporte en outre que Man entend également renforcer sa coopération dans le domaine commercial avec Volkswagen.

Selon Focus, les négociations entre MAN et Volkswagen sont déjà ouvertes. Le président du directoire de Man, Hakan Samuelsson, discuterait avec son homologue de Volkswagen, Bernd Pischetsrieder. La prise de participation de MAN chez Volkswagen serait en effet utile à Volkswagen si la Cour européenne de justice mettait à mal la "golden share" dont bénéficie le constructeur automobile allemand (selon une loi allemande de 1960 s'appliquant à Volkswagen et actuellement contestée par la Commission européenne, aucun actionnaire ne peut exercer plus d'un cinquième des droits de vote chez VW, quelque soit le nombre de titres qu'il détient).

D'après Focus, Pischetsrieder accueillerait volontiers un troisième grand actionnaire, en plus du Land de Basse-Saxe et de Porsche afin de contrebalancer le poids d'investisseurs financiers.