En ce moment, un pays veut être sous les feux des projecteurs : je veux parler de la Chine bien sûr, un des plus gros pollueurs de la planète. Dans le cadre des Jeux Olympiques de Pékin (du 8 au 24 août 2008), elle souhaite refléter une image positive aux yeux du monde entier alors que la réalité politique et environnementale est bien noire...

En Chine, l’industrie automobile locale est en pleine expansion en raison de la croissance économique du pays, de l'augmentation du pouvoir d'achat des habitants, de la capacité industrielle, de la chute des prix des véhicules, d'une main-d'oeuvre abondante et de sa concurrence soutenue sur le marché automobile international. Les chiffres montrent que l'auto-boom se poursuit et qu'il est loin de s'essouffler... Et les pics de pollution s'enchaînent ces derniers mois...

Je vous rappelle qu'avant le début des Jeux Olympiques, la municipalité de la capitale chinoise a lancé différentes initiatives pour diminuer la pollution automobile, réduire les embouteillages et préserver ainsi la santé des sportifs : un projet de bus électriques, le développement des transports en commun, l'incitation à l'utilisation du vélo, l'instauration de normes d'émission de gaz polluants plus sévères, la fermeture de 9 dépôts de pétrole et d'environ 10% des stations-service. Jusqu'au 19 juillet 2008, les employés du gouvernement et ceux de la ville de Pékin ont dû laisser leur voiture au garage et prendre à la place les transports en commun ou se déplacer à vélo. L'objectif : donner l'exemple à la population ! Du 20 juillet au 20 septembre 2008, la circulation alternée est mise en place à Pékin : environ 3,3 millions d'automobilistes ne sont autorisés à utiliser leur auto qu’un jour sur deux, en fonction de leur plaque d’immatriculation (dernier chiffre pair ou impair).

Le ministère chinois des Finances a annoncé récemment que la Chine diminuera prochainement la fiscalité sur les petites autos moins polluantes et qu'elle augmentera les taxes à la consommation sur les voitures les plus polluantes. Le principe est le suivant : dès le 1er septembre 2008, les taxes visant les véhicules dotés d'un moteur de moins d'un litre de cylindrée passeront à un taux de 1% (contre un taux de 3%) ; les taxes sur les véhicules équipés d'un moteur de 3 à 4 litres auront un taux de 25% (contre un taux de 15%) ; pour ceux disposant d'un moteur de plus de 4 litres, elles atteindront un taux de 40% (contre un taux de 20%). D'après le ministère, ces modifications contribueront à faire baisser la consommation de carburant (essence et diesel), la pollution de l'air et à aider le pays à atteindre son objectif d'économie d'énergie. Cette mesure ressemble plutôt à une goutte d'eau dans une mare de pollution...

Beaucoup de boulot en perspective pour remporter cette course au développement durable...