Au temps lointain de ses origines l'automobile n'est d'abord qu'une invention en constant développement. Sa diffusion ne dépasse guère que le cercle familial ou celui des amis du génial créateur. Symbole de progrès, objet de luxe, elle devient vite l'apanage des cours royales, de jeunes aristocrates sportifs ou de riches industriels. Un temps, où chaque automobile est unique, taillée pratiquement "sur mesure" pour son futur propriétaire. Ce dernier n'achète alors qu'un châssis et un moteur et doit ensuite faire habiller son "Mécano" par un carrossier de son choix. Les possibilités sont multiples (berline, limousine, phaéton, tonneau, spider, etc...) et pour les productions les plus prestigieuses, les maîtres carrossiers viennent souvent à domicile présenter leur collection de "haute couture". A partir de 1910, quelques "grands " constructeurs proposent des modèles à carrosserie standard mais leur production ne dépasse guère la cinquantaine d'exemplaires par mois. Une capacité suffisante néanmoins pour une clientèle encore très clairsemée. Les réseaux de vente n'existent pas et l'acheteur trouve alors son bonheur directement auprès du constructeur, chez quelques commerçants visionnaires (armuriers, machines outils ou marchands de cycles). Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le problème ne consiste plus à fabriquer des automobiles (les cadences s'élèvent maintenant à 100 unités par jour) mais bien à les vendre. André Citroën l'a bien compris et bien avant tous ses concurrents. En quelques années, il va tout inventer: le crédit, la publicité, monter un solide réseau, éditer des tarifs, des catalogues de pièces, réglementer le prix des réparations, introduire l'échange standard, la reprise, les révisions gratuites pendant le rodage et la garantie un an...Traité de mégalomane par ses détracteurs, ce visionnaire hors-pair est bientôt imité et concurrencé sur son propre terrain par ses rivaux. Dès les années trente, toute l'architecture du commerce automobile, tel qu'on le connaît aujourd'hui est déjà en place. Le client est roi, mais son règne sera bref. Avec la formidable croissance des années soixante, où les voitures se vendent alors comme des petits pains, bien de mauvaises habitudes vont voir le jour au sein des concessions. En dépit des crises et des récessions, elles auront la vie dure! La reprise du marché, l'impitoyable concurrence des constructeurs, l'ouverture du marché européen mais aussi et surtout une clientèle devenue plus exigeante, notamment au niveau des services, a toutefois permis une évolution salutaire.

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