Les associations écologistes ont la dent dure lorsqu'il s'agit d'évoquer le sujet de agrocarburants. Une récente étude européenne vient en effet d'en rajouter une couche sur le problème du changement d’affectation des sols indirect.

Le changement d’affectation des sols indirect, c'est ce qui se produit lorsque des terres, destinées à la production alimentaire, sont réaffectées à la production d'agrocarburants, menaçant la biodiversité, accroissant paradoxalement les émissions de CO2 et alimentant la pression sur les prix des matières premières destinées à la consommation humaine. Une nouvelle étude, commandée par la Commission Européenne, vient confirmer ce que tous craignaient : le bilan de la mise en place d'une politique sur les agrocarburants telle qu'elle est envisagée par l'Europe serait catastrophique tant que pour l'environnement que pour l'homme.

« Ce que nous affirmons depuis des années est enfin annoncé sans ambiguïté, l’IFPRI reconnaissant que les agrocarburants ne sont pas le meilleur outil pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports », a réagi Diane Vandalae, du Réseau Action Climat-France. Même son de cloche du côté de Greenpeace, pour qui « le détournement d’une part croissante de la production d’huile végétale mondiale en direction des agrocarburants entraîne une pression supplémentaire sur les forêts tropicales ; ce sont principalement les huiles de palme et de soja, moteurs de déforestation, qui répondent à l’augmentation de la demande induite ».

« Les agrocarburants ne permettent pas de lutter contre les changements climatiques et menacent la sécurité alimentaire des pays du Sud. Il faut remettre à plat cette politique ! », réclame ainsi Antoine Bouhey, des Amis de la Terre. Des agrocarburants encore plus dommageables pour le climat que les énergies fossiles qu'ils sont censés remplacer, voilà ce que pointent du doigt toutes les associations engagées dans ce combat et qui demandent aujourd'hui une révision totale du projet de l'Europe.