Sous le capot, on ne dispose pas des 500 chevaux du démentiel pick-up Ram SRT 10 apparu en 2003, mais au choix d’un V6 à essence 260 ch ou un Diesel 177 ch.

Des puissances déjà intéressantes sur le papier, mais avec une masse à mouvoir de 1,8 tonnes (pas pire qu’un Land Freelander ou que le Kia Sorento), il ne faut toutefois pas s’attendre à un Nitro tout feu tout flamme. Retour d’ascenseur au sein du groupe Chrysler ; après la Jeep Compass qui a repris largement la base de la Dodge Caliber, la Nitro emprunte quelques éléments à Jeep, notamment son Diesel repris à la nouvelle Wrangler. Ce Diesel représentera plus de 94 % des ventes en France.

Essai - Dodge Nitro : la gueule de l’emploi ?

Il s’agit du 2.8 CRD sur base VM à quatre cylindres en ligne dérivée de celui de la Jeep Cherokee (163 ch), ici dans une nouvelle configuration découverte il y a peu sous le capot du Wrangler. Ce moteur « Panther » d’une cylindrée de 2768 cm3, à 16 soupapes et double arbre à cames en tête, permet à la Dodge Nitro d’afficher de belles valeurs de puissance et de couple sur son segment de marché. Toutefois, si le couple maxi s’affiche à un respectable 410 Nm entre 2000 et 2800 tr/mn, il manque de ressources en dessous pour un moteur de cette cylindrée. Plus gênant, il se fait entendre nettement plus que tous les diesels de la concurrence. L’agrément pâtit également de vibrations surtout perceptibles en accélérations. Disponible avec une boîte automatique à 5 vitesses plutôt agréable et pas trop cher payée (1.200 €), la Nitro 2.8 CRD a droit de série à une boîte mécanique à 6 vitesses dont le levier manque trop de précision pour convaincre. Autant donc opter pour la BVA qui permet d’afficher des performances un peu plus élevées (182 contre 180 km/h et 10, 5 contre 11,5 secondes sur le 0à 100 km/h) pour une consommation encore décente (9,4 l contre 8.6 l/100 km à la BVM6 en cycle normalisé mixte), soit moins de 12 litres en moyenne réelle sans être trop pressé. Un rapport performances/consommation en définitive à peine passable, à comparer par exemple au crossover Jeep Compass aussi véloce et qui se contente de consommer moins de 7 l/100 en cycle mixte ( 7,7 et 8,8 l/100 km en moyenne réelle). Faut-il préciser que les valeurs aérodynamiques du Nitro sont tellement pénalisantes que Dodge s’abstient de les communiquer.

Nous n’avons pas essayé le 4 litres à essence de la version R/T, un V6 4.0 à 60° et 4 soupapes par cylindre. Il délivre une puissance de 260 Ch (191 kW) à 6 000 tr/mn avec un couple maximum de 360 Nm à 4 000 tr/mn. Ce moteur est une nouvelle version du V6 3.5 Chrysler et se pose comme la version la plus puissante de son segment. La boîte automatique à cinq vitesses qui lui est associée dispose d’une commande interactive ERS (Electronic Range Select). Le sélecteur assure un changement de vitesse entièrement automatisé ou manuel en sélectionnant chaque vitesse (en déplaçant le sélecteur vers la gauche et la droite depuis la position de conduite). La vitesse maximale s’établit à 190 km/h et le 0 à 100 km/h est franchi en 8,5 secondes selon le constructeur. La consommation mixte normalisée atteint 11,3 litres au cent, soit une moyenne réelle qui risque de dépasser amplement les 15 litres.