Ferdinand Piëch, petit-fils de Ferdinand Porsche et ingénieur à l'origine des quelques Porsche de course illustres fut rejeté de l'entreprise familiale dans les années 70. Il retrouvera chez Audi puis au sein du groupe VAG/VW de quoi exprimer son talent (la Quattro c'est lui) et le moyen de bâtir un empire qui viendra, comme un juste retour des choses, gober la marque familiale il y a quelques années. La boucle bouclée, certains ont pensé que Ferdinand Piëch allait passer la main et prendre une retraite méritée. C'était mal connaître le personnage.


Martin Winterkorn est l'homme qui dirige effectivement le groupe VW, Ferdinand Piëch étant quant à lui à la tête du Conseil de Surveillance. Le premier nommé a laissé entendre qu'il se verrait bien succéder à son « supérieur » en avril 2017, ce qui n'a pas été du goût de Piëch qui a alors publiquement déclaré avoir « pris ses distances » avec Winterkorn. S'en suit désormais une crise interne opposant les soutiens de l'un et de l'autre. Martin Winterkorn qui peut faire valoir son bilan extrêmement positif a reçu le support de Wolfgang Porsche qui a tenu à préciser que « les propos du Docteur Piëch ne reflètent que sa propre opinion et rien d'autre », histoire de dire qu'il n'est pas seul à décider, ce qu'il a pourtant fait très souvent !


Le plus surprenant dans cette histoire est que Winterkorn, lui aussi ingénieur, était l'homme du docteur Piëch, celui qui avait sa confiance. Est-ce une réaction épidermique à ce qui a peut être été perçu comme un crime de lèse-majesté, un propos maladroit et mal interprété ? On risque d'assister à quelques remous au sein du 2e constructeur mondial dans les mois à venir.