Si le dossier Opel n'a toujours pas trouvé de solution à ce jour, il y a plusieurs raisons. Il y a bien sûr le désaccord profond entre le gouvernement allemand qui souhaite voir gagner l'offre Magna et General Motors qui préfère de loin celle de RHJ. En cause, les plans de Magna en Russie qui indisposent General Motors car celui-ci entend développer Chevrolet sur place et verrait d'un mauvais œil ce concurrent sérieux investir un marché apparemment capital.

Mais ce qui rend le gouvernement allemand aussi têtu est la tenue d'élections législatives fin septembre. Le dossier Opel est prioritaire et observé de près par la population. Angela Merkel ne peut pas accepter le plan qui prévoit le plus de licenciements sous peine d'être sanctionnée dans les urnes, d'où les rigidités du gouvernement.

Mais GM n'est pas dupe et si le dossier piétine, c'est parce que le constructeur américain sait pertinemment que le rapport de force sera différent à l'issue des élections et il ne faut donc pas s'attendre à la résolution du désaccord avant le 27 septembre.

En effet, en créant un Trust transitoire dirigeant Opel pendant les tractations, le gouvernement allemand s'est planté une épine dans le pied. GM ayant droit de véto, rien ne peut être décidé sans leur assentiment et ce ne sont pas les milliards d'euros promis au repreneur qui effraient GM. De plus, le plus dur est passé pour le groupe américain qui s'est restructuré et qui devrait voir sa situation s'améliorer assez rapidement.

Et pour terminer, on observe une sorte de basculement dans l'état d'esprit de General Motors et des observateurs. De plus en plus d'analystes cherchent à démontrer que la vente d'Opel ne revêt plus un caractère d'urgence et que, même, il serait peut être plus intéressant pour GM de conserver la marque et ses usines européennes. Bref, Opel qui aurait de la trésorerie pour tenir jusqu'à la fin de l'année n'est pas prêt de connaître son futur propriétaire.