Vidéo - 40 ans après, les amis de François Cevert se souviennent...

Vidéo - 40 ans après, les amis de François Cevert se souviennent...

 


Montlhéry, un mot magique pour tous les amoureux de course automobile, mais cette fois pas question de rendez-vous au vieil autodrome. L’évènement est ailleurs, au cœur de la cité, dans un gymnase a priori banal, mais devenu pour une matinée un lieu magique. Le temps d’un hommage à François Cevert, disparu, il y a quarante ans aux essais du Grand Prix des Etats-Unis 1973, panneaux de basket et autres cages de but de handball, ont disparu au profit d’une exposition de photos consacrées au pilote, mais aussi de quelques unes de ses voitures.

Il y a là deux Tyrrell F1, un modèle de 1971 identique à celui qui l’a vu triompher à Watkins Glen en 1971 et une 004, semblable à celle qu’il pilotait ce jour fatal de 1973 sur ce même circuit, mais aussi une Tecno de Formule 2, une Matra et l’authentique Berlinette Alpine avec laquelle il disputa la toute première course de sa carrière. Souvenirs évoqués en commun, retrouvailles, photos… au milieu d'un public ébahi de revoir ces voitures semblant plus que neuves, mais telles qu’elles sont restées dans la mémoire collective.

Jackie Stewart demeure une superstar

Et puis, soudain tout s’anime avec l’arrivée de Jackie Stewart, piloté par Loïc Depailler depuis Le Bourget où il s’est posé avec son jet en provenance de Suisse. Surprise, il n’est pas venu seul rendre hommage à François Cevert, son équipier, son frère. Au moment où il sort de la voiture et jette un regard sur l’ancien camion de l’équipe Tyrrell F1 garé dans la cour, émergent à leur tour sa femme Helen et Nina Rindt, l’épouse de Jochen Rindt, le Champion du monde 1970 à titre posthume et ami très proche du couple Stewart. La scène semble surréaliste à Montlhéry, un samedi matin presque comme les autres, où les flashs crépitent presque avec autant de frénésie que pour une montée des marches à Cannes. Quarante ans après son retrait de la F1, Jackie Stewart demeure bien une superstar, mais contrairement à nos people contemporains, il n’a rien à prouver et fait preuve d’une disponibilité et d’une bienveillance rares.


C’est aussi le temps des retrouvailles entre le champion écossais et le couple Jacqueline et Jean-Pierre Beltoise, arrivés peu avant, tout comme Henri Pescarolo. Et les voilà déambulant au milieu du public, signant d’innombrables autographes, posant avec les uns et les autres… enfin tout ce qui faisait que l’on aimait la F1 des seventies, avec cette proximité à jamais disparue. Et puis, un peu en retrait de la cohue, il y a  ce sentiment diffus de vivre un moment unique, un voyage dans le temps où l’on retrouve ses émois d’adolescent dévorant les revues d’époque ou ne manquant jamais l’une des rares diffusions TV de course automobile. Des sourires, mais aussi des larmes ou tout du moins des yeux rougis (pleurer, c’est un truc de gonzesse… pour cette génération) par l’évocation de certains grands et petits moments et toujours ce respect ou cette admiration intacts pour ses idoles de jeunesse, qui d’un seul coup vous fait monter dans la gorge une grosse boule venue des tripes.

Un autre grand moment fut le déjeuner en petit comité (250 convives tout de même) loin des caméras et micros et toujours cette proximité rare avec les invités de marque. Ainsi, il semblait tout naturel de partager la file d’attente du buffet des desserts entre Jackie et Helen Stewart ou encore d’entendre un Henri Pescarolo, habituellement plus avare en confidences, dire « je mange en face de Nina Rindt, comme j’ai rêvé d’elle… ».

Enfin, pour clore cette journée, tout le monde se retrouve avec le public dans une salle de projection voisine pour visionner un film d’Alain Boisnard consacré à François Cevert. De superbes images réalisées par celui qui fut de toute l’épopée Elf en Grand Prix, encore de l’émotion bien sûr à voir François Cevert crever l’écran de ses grands yeux bleus, de la nostalgie en se retrouvant tous plus jeunes de quarante ans, mais des sourires aussi en revoyant nos cheveux longs, nos pantalons « pattes d’eph » et nos chemises à fleurs.

Comme la vie était belle dans les années 70… Tout semblait possible et tout était permis ou presque...

Une journée inoubliable et encore un grand merci à tous les bénévoles du Club Autodream de Montlhéry, qui ont effectué un travail remarquable.