Selon "La Presse", Gilles Duceppe et de Jack Layton roulent en Chevrolet Impala 2006 et 2007 respectivement. Or, les deux modèles dépassent de 25 % les émissions moyennes des voitures québécoises, et de 6 % celles des voitures canadiennes, selon des statistiques fournies par l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA). Le directeur général de l’organisme, Mathieu Castonguay, lui-même ingénieur spécialisé en mécanique, affirme : "Les actions des deux leaders sont loin de coïncider avec leurs prises de position. Ils ne sont même pas capables de choisir un véhicule meilleur que ce que les Canadiens ont choisi."

D'après le guide canadien de consommation de carburant, les Impala de Gilles Duceppe et de Jack Layton émettent environ 4 500 kg de CO2 par an. C’est presque autant que des voitures sport ou de performance comme la Ford Mustang, la Dodge Charger ou la plupart des modèles Porsche. La moyenne québécoise est de 3 619 kg par véhicule tandis que la moyenne canadienne est de 4 244 kg.

Par contre, avec sa Toyota Prius, Stéphane Dion émet environ 1 968 kg par an, moins de la moitié des émissions de ses deux collègues de l’opposition. Stephen Harper arrive en queue de peloton avec sa Cadillac, qui, selon le guide 2005 émet 5282 kg. Mais dans son cas, la voiture et le moteur ont été modifiés pour des raisons de sécurité et de performance. La GRC, qui gère le parc automobile du premier ministre et de sa suite, n’a cependant pas voulu donner de détails sur la nature de ces changements. Ni sur les émissions de GES qui s’ensuivent.

Interrogés à ce sujet, les porte-parole de Gilles Duceppe et de Jack Layton ont donné plusieurs raisons pour justifier le choix de leur véhicule de fonction. Layton, par exemple, souhaitait encourager une entreprise canadienne et la liste fournie par la Chambre des communes ne contenait pas de voiture hybride correspondant à ces critères. "Il est important de souligner que notre chef ne se promène que très rarement en voiture puisqu’il vient au travail à vélo", a précisé Gaby Senay, attachée de presse du NPD. Karine Sauvé, porte-parole du chef du Bloc québécois, indique pour sa part que c’est le confort de la Chevrolet Impala qui a d’abord séduit son patron : "M. Duceppe fait beaucoup de kilométrage, et c’est une voiture qui a suffisamment d’espace pour lui permettre de travailler. Dans son cas, sa voiture devient son second bureau.

Clare Demerse, de l’Institut Pembina, affirme : "Ecoénergétiques ou non, la rectitude environnementale d’un chef de parti se mesure bien davantage à ses prises de position qu’à la marque de son véhicule de fonction. Quand on voit le premier ministre qui roule dans une voiture qui n’est pas très efficace… C’est inquiétant, c’est vrai, mais la chose qui nous inquiète le plus, c’est l’échec de l’implantation de mesures assez solides pour combattre les changements climatiques."

Les hommes politiques ne doivent-ils pas donner l'exemple, que ce soit au Canada ou dans d'autres pays... ?

(Source : La Presse)