Voilà l’endroit où il fait bon être dans une Twingo RS : derrière le volant. Son gabarit menu, sa puissance tout aussi menue, son poids léger, son prix tiré, tout rend cette auto accessible. Dès lors, le round d’observation tient en 2 virages. D’une part, vous êtes bien installé à bord et les sièges font leur office. Ensuite, vous comprenez vite que les 133 chevaux ne vont pas vous défriser et qu’il va falloir tenir l’aiguille du compte-tours très haut pour ressentir une petite poussée. Dans les épingles en montée, c’est la ‘1’ qu’il va falloir tomber mais dans les descentes, c’est la chemise qui va se mouiller.

Une vraie entraineuse, cette Twingo RS Cup. Comme elle passe son temps à hurler, on se met à l’unisson et très vite, on retarde ses freinages, on inscrit d’un coup de volant toujours plus bref l’auto qui jamais ne refuse de tourner. L’arrière train est fidèle à la philosophie Renault Sport inaugurée sur la Clio. C’est mobile et ça se place avec gourmandise mais avec l’avantage de son poids léger (et certainement d'un réglage légèrement différent), il y a moins d’inertie que sur sa grande soeur.

Après quelques virages passés en force, on note une évolution du comportement. Le train avant commence à glisser mais au lieu de s’évanouir et réclamer une pause à son conducteur (disons aussi que les 133 ch n’épuisent pas la motricité !), il garde son pouvoir directionnel tandis que l’auto se met à dériver légèrement des 4 roues. On garde le contrôle car elle reste très constante tout comme le freinage qui ne semble pas vouloir vous abandonner. Autant vous dire qu’à ce moment précis, vous vous moquez totalement de l’intérieur que certains jugent chiche et vous vous dites qu’une suspension encore plus raide et 30 ch de plus pourraient vous faire gagner de gros dixièmes ! Renault peut faire encore plus performant (une R28, une R28, une R28 …), c’est une évidence. La base châssis encaisse sans bouger les excès et il n’y a vraiment que les relances qui vous font sortir de votre « osmose » pour pester.

Mais pourquoi faire la fine bouche ? Il y a juste que l’ancien propriétaire de Clio 16S ne retrouvera pas les mêmes sensations de puissance qu'à l'époque. Mais plus de 15 ans ont passé et si l'on fait abstraction de l’inévitable enrobé positivant qui recouvre les souvenirs, les ingénieurs châssis ont surtout très bien travaillé et l’efficacité génère rarement de l’émotion. Et là où on roulait en chaussettes de 15 pouces à l’époque, aujourd’hui, ce sont des bottes de 17 pouces qui transmettent une cavalerie quasiment inchangée. La Clio 16S offrait d’ailleurs des performances moteur légèrement meilleures. Le progrès dans ce domaine est à relever dans la consommation plus que dans la performance brute. Bref, nous ne sommes pas encore revenus à l’esprit GTi de l’époque (le bon esprit j’entends) mais cette Twingo RS Cup est tout de même ce qui s’en rapproche le plus. En comportement, comme en taille, en look ou en prix.

Ne reste plus qu’à savoir si les nouvelles générations y seront sensibles autant que les anciennes !