À voiture anglaise, météo anglaise. Comme souvent lorsque je viens essayer une Caterham sur le Pole mécanique d'Alès, il pleut. Forcément, en hiver, il y a plus de risque.

Mais ici, ce n'est pas une CSR 260, ça devrait donc aller ou plutôt, ça ne devrait pas aller dans le rail. Cette météo pour le moins humide va me permettre de confirmer ma première impression (celle de l'an dernier en fait). La Caterham nouvelle est plus "facile" qu'une 1600K dans le sens où elle est un peu plus progressive. Le couple moteur, le châssis plus rigide, les amortisseurs réglables, tout cela concourt à une plus grande progressivité de réaction et forcément, sur sol mouillé, on s'en rend compte facilement. Cela ne m'empêchera pas de signer mon quota habituel de pirouettes mais mettons ça sur le compte de ma conscience professionnelle qui me force à chercher la (mes) limite(s).

Concernant le kit moteur, la première impression est que cela devient plus rageur. Le moteur semble vouloir prendre les tours avec un plus d'aisance notamment dans le haut du tachymètre et même la sonorité redevient un stimulus pour le pilote. On retrouve en fait l'ambiance d'une 1600K avec la sensation d'un moteur plus plein en bas et d'un châssis plus rigoureux mais plus tolérant, ce que l'on pourrait croire paradoxal et qui ne l'est pas.

Au volant, l'intérêt d'une Caterham c'est qu'elle se connecte à son pilote comme aucune autre voiture. Ce n'est pas comme une traction facile, non, c'est une auto qui répond à vos injonctions avec constance et sans filtration mais qui peut vous envoyer dans le mur si vous conduisez comme un Spirou. Si vous savez maîtriser la glisse, si vous avez la dextérité et les grosses c......, alors elle devient votre chose. Docile, efficace, mutine, réjouissante, ce n'est plus votre partenaire , c'est votre double, la projection de votre Moi. Si vous avez les gestes et l'esprit clairs, le chrono l'affichera. Je vous rassure, il le fera tout aussi bien en sens inverse si vous êtes mal assuré et un peu brouillon.

Cette Caterham possède un popotin mobile au freinage, elle sous-vire quand vous êtes un pleutre, survire quand vous êtes en mode cerveau off et surtout, elle sait se faire remettre en ligne dans la courbe et ne demande pas d'être Lewis Hamilton pour être raisonnablement rapide. La Cat', c'est un peu Mère Térésa pour les moyens comme moi car finalement elle pardonne pas mal.

La seule chose commune à ces 2 types de pilote sera le plaisir ressenti. Quand vous êtes seuls sur circuit, l'ambiance fait que vous vous sentez très souvent rapide. Gratifiant tant qu'un extraterrestre ne vient pas vous coller ses chronos sous le nez. En tout cas, votre casque cache une banane permanente, ce qui est le plus important.

Cette année, les fous furieux de la Caterham Cup retrouvent un outil à la mesure de leur virtuosité. Et moi, je ne regrette pas de ne pas connaitre les soirées Casimir.

Mille mercis à Christian Bonnal et Benoît de Caterham.fr (qui distribue aussi les Caterham de route) et l'excellent Laurent Corric du non moins excellent Pole Mécanique d'Alès. La saison Caterham débute le 11 avril prochain aux Coupes de Pâques de Nogaro