Dakar 2007 : étape 13, Coma, c'est fini !

Pauline Rachwal Le 19/01/2007 à 18:22

Dakar 2007 : étape 13, Coma, c'est fini !

La nouvelle vient de tomber. Le leader du classement général Marc Coma a fait une lourde chute après 57 km parcourus dans la spéciale entre KAYES et TAMBACOUNDA 458 km, dont 260 chronométrés). Il n'a pas pu continuer à cause d'un traumatisme crânien et laisse sa place à notre frenchy Cyril Desprès, qui a remporté la victoire de l'étape ainsi que la tête du classement général.

Pour plus d'exactitude et pour être sûre de ne rien oublier, voici l'extrait du communiqué de presse reçu il y a à peine 30 minutes :

A deux jours de l'arrivée finale, alors que le rallye pénètre sur le

territoire sénégalais, la course motos a vécu un nouveau coup de théâtre

avec la lourde chute de Marc Coma après seulement 57 kilomètres sur la

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spéciale. Le leader du classement général depuis la première étape marocaine

a été victime d'un traumatisme crânien, consécutif à un choc contre un

arbre. Cyril Despres devient le nouveau leader de la course.

Marc Coma a commis la faute. De tous les motards prétendants à la victoire,

il se distinguait par son assurance. Le jour de son grand putsch au général,

entre Er Rachidia et Ouarzazate, il avait placé une distance d'une trentaine

de kilomètres entre lui et ses rivaux, en dégageant une impression de

sécurité. La force tranquille, en quelque sorte, comme tout au long de la

saison de rallye raid, sur laquelle Coma a remporté les cinq épreuves où il

s'est présenté. Avec la même aisance, il a géré son avantage au classement

général dans toute la traversée de la Mauritanie. Pendant que les Despres et

Esteve se débattaient dans une épidémie touchant les boîtes de vitesse des

KTM 690, il a systérieusement évité la contagion.

Il y avait pourtant une faille dans le plan presque parfait sensé conduire

Marc Coma à une deuxième victoire à Dakar. Après une cinquantaine de

kilomètres de course, le Catalan a tout d'abord été signalé en flagrant

délit de « jardinage ». Quelques minutes plus tard, il heurtait une souche,

à six kilomètres en parallèle de la piste idéale, et se retrouvait projeté

contre un arbre. Un moment d'incertitude ou une hésitation ont dû suffire à

mettre fin à son aventure. Dans un premier temps groggy, stationné debout

près de sa moto, Coma est rapidement assommé par son traumatisme crânien et

victime d'une perte de connaissance. Quelques minutes plus tard, un

hélicoptère médicalisé a pris en charge le tenant du titre, qui a repris

connaissance, a été ausculté par les médecins du rallye au bivouac, avant

d'attendre son évacuation vers l'hôpital de Dakar pour des examens

complémentaires.

Cyril Despres, parti ce matin avec un déficit de près d'une heure, hérite de

la position inconfortable de leader du classement général, en même temps

qu'il établit le meilleur chrono du jour sur la spéciale. Le Français, qui

n'avait pas besoin de ce malheureux fait de course pour connaître les enjeux

de ces derniers jours, avait justement perdu plus de quarante minutes l'an

passé entre Tambacounda et Dakar, étape qui figure justement au programme de

demain. C'est plus que la marge dont il dispose sur Casteu, qui pointe

maintenant à 35'28'' de Despres. Enfin, le clan Catalan a également été

touché par la chute d'Isidre Esteve juste avant CP1 : toujours en état de

piloter, il a attendu le passage de son camion d'assistance pour réparer sa

moto et repartir vers Tambacounda.

Les interviews du jour :

Cyril Despres (FRA - KTM - Vainqueur)

Lors des 20 derniers kilomètres, j'ai commencé à réfléchir. Je ne voyais plus d'hélicoptère au dessus de moi et les gens sur le bord de la piste avaient une drôle de mine. J'ai eu un mauvais pressentiment. Je suis content que Marc (Coma) ne se soit pas fait trop mal. Ce matin, on avait un peu peur de la poussière de tous les concurrents qui partaient devant nous. Je suis vraiment soulagé pour Marc et aussi pour Isidre (Esteve). Concernant ma spéciale j'ai trouvé la bonne direction au kilomètre 6 alors que les motards devant moi s'étaient un peu perdus. La navigation était compliqué mais je suis très content de ma spéciale, je me suis fait plaisir.

J'ai toujours dit depuis le Maroc, lorsque j'ai eu mes problèmes mécaniques, que si je ne croyais pas en mes chances de victoire, je n'avais qu'à rentrer chez moi. Maintenant le Dakar n'est pas encore terminé, il reste deux jours et je peux très bien avoir des problèmes de navigation demain.

David Casteu (FRA - KTM Gauloises - 11ème)

Quand je suis arrivé juste avant CP1 j'ai trouvé Isidre (Esteve). Il était par terre à côté de sa moto. Il me demandait ce qu'il faisait, où il était. La moto était abîmée, je ne pouvais rien réparer. Je l'ai prise sur ma moto pour l'amener à CP1 où je savais qu'il y avait un docteur. En arrivant là-bas j'ai donné de l'argent à un local pour qu'il aille avec son pick-up chercher la moto. C'est trop de mauvais souvenirs de l'an dernier. Je suppose que Isidre a attaqué à fond car il le fallait pour sa course, ses sponsors. Je suis 2ème au général mais aujourdhui je ne regarde pas ça.

Tom Classen (AFS - KTM - 4ème)

C'est vraiment génial de partir parmi les premiers. On s'occupe de sa propre navigation. On n'a pas à suivre des idiots. Je savais que Cyril (Despres) était derrière moi mais je ne voulais pas qu'il profite de ma navigation. J'essayais donc de me cacher. Je suis ravi de cette deuxième place. Je marche sur les traces d'Alfie Cox qui était un super motard.

Jordi Arcarons (Team manager KTM Repsol)

Marc (Coma) souffre beaucoup mais il va bien. Il n'a rien de cassé. On va maintenant faire une série d'examens médicaux à Dakar puis à Barcelone. Je l'ai trouvé bien par rapport aux circonstances. Il ne se rappelle pas vraiment de son accident mais il roulait en dehors de la piste et a heurté un arbre. Marc est bien plus touché moralement que physiquement.

Chris Blais (USA - KTM - 2ème)

Hier, j'ai lourdement chuté après seulement 30km. Je n'avais plus de frein avant pour le reste de la spéciale. Ce matin j'ai dû donc partir en 18ème position. Il fallait vraiment faire attention à la navigation et à la piste tout en allant vite. Des motards devant moi ont apparemment trouvé la bonne piste et j'ai suivi. C'est bien que je reprenne du temps à Casteu et Ullevalseter. C'est surtout le Norvégien qui m'inquiétait. Je ne voulais pas qu'il me rattrape au général.

Classement de l'étape :