2. Essai sur route

Elle est ultrafine et c'est d'autant plus frappant quand on en prend le guidon. Assez haute, on a l'impression d'être sur un grand vélo. Quand le moteur s'éveille, le brut du monocylindre est étouffé, certainement à cause des modifications apportées pour la conformité Euro 3. C'est dommage, on aurait bien aimé entendre un joli bruit rauque et grave s'échapper de ce long silencieux.

La courte plage de régime du moteur est lissée, suivant une courbe aussi rectiligne que le cadre arrière en alu. Le moteur reprend gentiment en bas, puis monte sans brutalité aucune. Une fois de plus, la sagesse de la marque se manifeste dans cette nouvelle déclinaison. On atteint rapidement une bonne allure mais sans véritable sensation de poussée. Un gros mono discret et calme, parfait pour se faufiler dans les embouteillages de la ville.

Dans cette série de virages, elle se fait précise et semble agile sur chaque changement d'angle. On se sent en confiance alors on monte le rythme, et c'est là que les choses se gâtent. Le châssis n'encaisse pas très sereinement de rentrer fort dans une courbe. Quand l'angle devient important, la G650X Moto a tendance à se tordre, les suspensions montrent vite leurs limites et l'ensemble devient assez flou pour vous rappeler à l'ordre, vous faisant passer l'envie de trop lui en demander.

Elle est agréable à conduire, mais ce manque de confiance vient entacher le tableau et n'invite pas à l'optimisme quand on veut s'amuser un peu. Le côté frêle que l'on pouvait supposer en la regardant se ressent à son guidon et vous rappelle qu'il ne faudra pas essayer de jouer des coudes sous peine de vives frayeurs.

En redescendant à un rythme de balade, on retrouve la sérénité d'une machine conçue pour ce type d'utilisation. La selle dure mais pas pour autant insupportable maintient bien son pilote. Les freins sont largement assez efficaces pour le tempérament du moteur, équipés ici de l'ABS deux voies que l'on retrouvait sur la F800 et la R1200S. Elle se laisse emmener sans sourciller, très sobre dans sa consommation, ce qui la rend difficilement critiquable sur ce terrain là.

Proposée à 8600 € sans option, sans cale-pieds passager, avec un look plutôt sportif : une fois de plus, BMW laisse un peu sur sa faim celui qui aura cru bon de se fier à des déductions hâtives. Il faut avoir à l'esprit que sous le masque de guerre se trouve une colombe. La G650X Moto sera la bonne compagne des trajets jusqu'au travail et des petites balades du week-end, en ne demandant que peu de plein d'essence et des entretiens tous les 10 000 km. Pourtant dans la même gamme de prix et la même catégorie, elle n'a rien en commun avec une KTM 690 SMC. Une alternative qui pourrait intéresser certains, pour peu qu'ils aient les moyens.