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Interview : Bruno, pilote des Marluches

Dans Moto / Sport

Vincent Demeslay

Interview : Bruno, pilote des Marluches

Voilà 1 mois maintenant que Bruno, le pilote du side-car des Marluches, a reçu le mail des organisateurs lui annonçant son engagement à la mythique course de Pikes Peak aux Etats-unis. Une nouvelle qui le propulse, lui et son singe Sylvie sur la route de la montée où de nombreux pilotes se sont illustrés. Avant la course qui se déroulera le 20 juillet prochain, nous avons pris contact avec Bruno.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


Bonjour Bruno. Cela fait 1 mois que tu as reçu l'accord des organisateurs de Pikes Peak pour participer à la course en 2008. Comment as-tu réagit à la nouvelle ?


Effectivement on a reçu un mail fin janvier. Il est vrai que lorsque j'ai reçu ce mail, j'étais super content. La course de Pikes Peak, c'est un rêve que j'ai depuis 20 ans. Quand j'ai vu la vidéo de Vatanen la première fois j'ai trouvé ça tellement spectaculaire, tellement formidable que je me suis toujours dis qu'un jour, je serais au départ de cette course.

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Tu décides donc en 2005 de lancer le projet mais celui-ci tombe à l'eau. La bonne est pour 2008, année où tu fêtes tes 50 ans et Sylvie ses 40. C'est un rêve qui se réalise.


En 2005, je n'étais pas assez dedans ce qui fait que le projet n'a pas abouti. Et puis en 2007, un pote me relance. Il me dit « tiens, ce serait sympa de re-tenter d'aller à Pikes Peak ». Au départ, je n'étais pas trop chaud et puis j'en ai discuté avec Sylvie et on a dit banco. Et puis ça nous fera un beau cadeau d'anniversaire par la même occasion.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


Ensuite, cela a dû lancer pleins de choses ?


Oui. Depuis 10 mois, nous recherchons des sponsors mais aussi des solutions pour emmener le side sur place, pour nous loger ou pour manger. C'était une chose importante pour financer le projet. Mais le plus gros du travail commence maintenant, au moment où l'engagement est officiel. Cela déclenche pleins de choses : la réservation de l'hôtel, des billets d'avions, la réception du side sur place etc.


Si le transport de l'équipe reste assez simple, cela doit être un peu plus compliqué pour le side.


Le side-car va être transporté dans une caisse. La difficulté c'est surtout pour le récupérer sur place. On ne peut pas amener la caisse de 4m3 à l'hôtel. C'est donc un concessionnaire sur place qui a accepté de réceptionner la caisse du side et de la stocker le temps de l'épreuve. L'autre chose très compliquée c'est que je ne parle pas un mot d'anglais. Je fais donc tout par mail et je m'aide de traducteur afin de réussir à obtenir ce que je veux. Là, il nous reste encore à régler le souci du transport du side-car sur place. Il ne pourra pas rouler sur la route donc il faut que je trouve une remorque ou un camion. Honnêtement j'étais loin d'imaginer tout ça lorsque l'on a commencé à y penser mais bon, pour un voyage comme celui-là ça vaut le coup d'y passer du temps.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


Quel budget faut-il prévoir pour aller faire cette course ?


Nous allons réussir à partir avec un budget de 10.000 € mais nous avons calculé au plus serré. Pour être à l'aise, il faudrait 3 ou 4.000 € de plus. Dans notre cas, nous allons acheter à manger sur place ce qui va nous permettre de faire quelques économies. Nos différents sponsors vont couvrir un peu moins de 50 % du budget. Cela va nous permettre de payer l'hôtel, la nourriture et la location de la voiture sur place. Il reste à notre charge les billets d'avion et le transport du side.


Cela reste une grosse partie du financement. Comment allez vous faire ?


Nous allons financer le reste de l'aventure avec nos économies. Depuis 3 ans il est très difficile de trouver des financements par des partenaires. Avant, j'arrivai à boucler une saison avec les sponsors, maintenant, je suis obligé de puiser dans mes économies. Mais bon, pour Pikes Peak, cela vaut le coût. On va réaliser un rêve et en même temps s'offrir un très beau voyage. Que demander de plus.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


Quel va être le programme sur place ?


On va arriver une semaine avant sur place. C'est très important car il faut s'habituer à l'altitude. Pour cela, on va visiter le Colorado afin de s'acclimater à la hauteur. On nous a donc conseillé de monter à 4300 m 2h par jour afin que notre organisme s'habitue. Ensuite, c'est le mardi que s'effectuera le contrôle technique et la réunion qui réunit tous les rookie, c'est-à-dire les nouveaux venus à Pikes Peak. Les essais sont prévus les mercredi, jeudi et vendredi dès 4H30. D'abord en 2 parties et puis en 1 seule fois le vendredi. Et la course a lieu le dimanche. Il nous restera une semaine sur place pour refaire un peu de tourisme. Quitte à payer le voyage autant que cela soit bénéfique.


Combien allez vous pouvoir faire de montées avant la course ?


Les séances commencent à 4H30 et finissent à 11 h afin que la route soit ouverte au touriste. La montée de Pikes Peak est une route très fréquentée. En tout, nous devrions avoir 7 à 8 montées d'entraînement.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


Ca ne va pas être évident de découvrir la piste ?


En fait, je regarde beaucoup de vidéos afin de bien repérer les virages. Ce n'est pas facile bien sûr mais ça évite d'arriver dans l'inconnu complète. Et puis j'ai investi dans un jeu vidéo (Colin McRae Dirt) où la montée fait partie des circuits du jeu. J'ai vérifié que le jeu était bien ressemblant aux vidéos et c'est le cas. Il ne me reste plus qu'à changer ma carte graphique et je vais pouvoir m'entraîner et retenir les 20 kms. Le plus important c'est de bien retenir l'endroit ou se fait la jonction entre la partie goudron et la partie terre. C'est une coupure très nette à la sortie d'une épingle qu'il ne faut surtout par rater.


Ca c'est pour la partie pilotage. Concernant le pilote et la passagère, allez-vous faire une petite préparation physique ?


Oui effectivement. Pour Sylvie, ça devrait aller. Elle est très sportive et a fait de l'athlétisme à haut niveau. C'est plus pour moi qu'il va falloir faire quelque chose. On a prévu de faire du vélo, un peu de footing et de la piscine. Et puis, on connaît un médecin spécialiste du sport mais aussi des sports en altitude. Il va nous aider dans notre préparation et nous conseiller pour augmenter le taux de globule rouge dans le sang, chose importante pour être efficace à plus de 4.000m.


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Le side-car que vous utilisez habituellement est à base de ZX12-R préparé par Choda. Va-t-il subir aussi des modifications ?


Alors déjà nous allons l'alléger de toutes les parties superflues. On va virer la rampe de phare qui nous sert pour les spéciales de nuit, les feux pour l'homologation en France mais aussi la grosse batterie qui nous alimente la rampe de phare. On va aussi supprimer la caisse à outils indispensable sur les rallyes routiers. Concernant la perte de poids, un membre du ZX12-R club de France nous prête une ligne d'échappement piste complète ce qui au total, va nous permettre de gagner près de 50 kg. En fait, nous n'avons pas de ligne piste nous même car cela n'est pas autorisé en championnat de France des rallyes.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


Si vous installez une ligne d'échappement complète, cela va aussi vous faire gagner en puissance. Vas-tu modifier autre chose pour en gagner un peu plus ?


La ligne va nous faire gagner 15 ch oui mais il faut savoir qu'à 4300 m, nous aurons une perte de puissance de 30 %. Nous allons rester avec le moteur standard afin de ne pas dé-fiabiliser le side. Il subira juste un réglage de l'injection. Après, nous avons une question à régler avant le départ c'est celle de l'injection justement. Celle que nous avons sur le side possède une sonde de pression atmosphérique prévue pour travailler jusqu'à 2800 m. Au-dessus, personne ne sait ce qui se passe. Peut être que le moteur tourne au ralenti, peut-être que le moteur marche très bien mais comme les routes à plus de 2800 m en France sont rares, on ne peut pas savoir, c'est un peu le problème actuel. Mais d'après le concessionnaire Américain de Colorado Springs, il ne devrait pas y avoir de soucis.


Et au niveau de la partie cycle ?


Je voulais ramollir les suspensions mais finalement, je vais garder mes réglages. Depuis 6 ans que je pilote mon side, je connais trop ses réactions. Je n'ai pas envie de me faire surprendre par une réaction bizarre. J'ai juste fait reconditionner mes amortisseurs par EMC mais j'ai demandé que les réglages ne soient pas changés. Pour les pneus, on va rouler avec des pneus pluie Yokohama. L'avantage est qu'ils sont très tendres pour la partie goudron et qu'ils ont beaucoup de dessins pour évacuer la poussière. En fait, la partie terre a pas mal de grip d'après les renseignements que j'ai pu avoir mais il y a une couche de poussière. Donc les pneus pluie devraient être un bon compromis. On va en emmener 5 et au pire, on arrivera à en trouver sur place.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


L'objectif est bien entendu d'arriver en haut mais vous ne cachez pas que vous viser le record de l'épreuve dans la catégorie side-car qui est actuellement de 13'17''16. Qu'est-ce qui te fait penser ça ?


Sur le papier, nous avons un side plus efficace. Le side des suédois détenteurs du record avait un moteur à carbu de 140 ch régler riche en bas pour pouvoir arriver là-haut dans de bonne condition. Le nôtre fait 200 ch avec une injection qui adapte la richesse en fonction de l'altitude. Leur châssis était perso avec un passager debout ce qui n'est pas bon pour l'aérodynamisme ainsi que le centre de gravité. Et puis nous avons un plus grand débattement de suspension. Mais bon, sur le papier c'est une chose, les Suédois ont battu le record à leur 3e participation. L'expérience de la course y fait beaucoup aussi.


On remarque que la barre du singe est très haute
On remarque que la barre du singe est très haute


Vous avez hérité du N° 333. Est-ce que ce numéro a une signification particulière ?


C'est une attribution au hasard mais je trouve que l'on est bien tombé. Je trouve ce numéro graphiquement joli, cela va nous permettre de faire un joli gros numéro à l'américaine sur le side. Pour l'occasion, on va le repeindre entièrement. On va reprendre nos couleurs (vert et noir) en changeant un peu le dessin. Et puis les Américains sont friands de ce genre de véhicule de compétition pas ordinaire alors on va leur faire plaisir. Là, il nous reste 5 mois pour finir de nous préparer mais quoiqu'il arrive, ça va être une belle aventure.


Je te remercie Bruno pour toutes ses informations. Toute l'équipe de Caradisiac vous souhaite bon courage pour la finition de la préparation et pour la course.


Interview : Bruno, pilote des Marluches


Comme indiqué précédemment, Caradisiac moto vous fera suivre l'aventure des Marluches en direct du Colorado dès le 15 juillet, jour du contrôle technique.


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